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Liban

La colère des plongeurs libanais, tous écartés des recherches

« Ce qui se passe actuellement est bien pire que la catastrophe aérienne elle-même. » C'est en ces termes que le président du syndicat des plongeurs professionnels, Mohammad Sargi, qualifie devant L'Orient-Le Jour, sans l'once d'une hésitation, la situation qui prévaut actuellement pour ce qui est des opérations de recherche sur le site du crash aérien. « S'il y a quelque chose qui doit rester secret, qu'ils nous le disent », ajoute M. Sargi qui n'en revient toujours pas que les plongeurs professionnels soient tenus à l'écart de l'opération de recherches, « eux qui plongent quotidiennement 100 à 120 mètres de profondeur et dont l'un d'eux, Mohammad Khattan, a décroché le record arabe de 155 mètres ». « Pourquoi doit-on avoir recours à des étrangers, pourquoi devons-nous payer de l'argent alors que nous avons toutes les ressources nécessaires pour mener à bien ces recherches. C'est de la bêtise pure, je vous le dis, c'est de la bêtise pure », s'insurge le président du syndicat, qui souligne qu'il y a des mesures de pur bon sens qui n'ont pas été prises, des éléments tellement évidents qu'ils ont été éludés. « D'abord, ils n'ont à aucun moment pris en compte les déclarations des témoins du crash. Ensuite, dès le lendemain de la catastrophe, les corps qui ont été rejetés par la mer sont venus du sud-ouest. Personne n'a pris la peine de déterminer d'abord le sens des vagues et le sens du vent ce jour-là, et personne n'a remarqué qu'il était impossible pour l'avion de se trouver au nord de la région de Khaldé vu que le vent provenait du sud, de même que les vagues. Dans le cas contraire, les corps auraient été retrouvés à Ras Beyrouth », affirme M. Sargi d'un trait. Il ajoute que dès les premiers jours « nous avons pu tracer un couloir maritime où il aurait fallu entamer les recherches à une profondeur de 70 à 100 mètres ». « Au lieu de cela, ils nous ont abreuvés de sottises comme celle consistant à dire que l'avion se trouvait à 1 300 mètres, ce qui est complètement impossible à cette distance du rivage », affirme également M. Sargi. « L'une des victimes du crash était un plongeur professionnel. Sa femme a affirmé en pleurs à la télévision qu'il s'en sortira, qu'il nagera à la surface et s'en sortira. Bien sûr il est mort, mais son corps a été retrouvé vendredi à Naamé et c'est grâce à cela que les plongeurs de l'armée ont retrouvé la carcasse de l'avion », affirme-t-il. « Demain (aujourd'hui), une tempête est attendue. Si nous étions autorisés à aider, j'aurais mis à la disposition de l'armée une centaine de plongeurs et nous aurions accéléré les recherches. Au lieu de cela, les quelques plongeurs de l'armée sont à bout de force et leur nombre totalement insuffisant. C'est un double drame pour les familles puisque, vu la faible profondeur à laquelle se trouvent les corps, 39 mètres, la température de l'eau est à 19 degrés, ce qui a pour effet de les endommager très gravement », conclut-il, avec beaucoup d'amertume dans la voix.
Contacté par L'Orient-Le Jour, le commandement de l'armée libanaise n'a pas fourni de réponses aux commentaires de M. Sargi.
« Ce qui se passe actuellement est bien pire que la catastrophe aérienne elle-même. » C'est en ces termes que le président du syndicat des plongeurs professionnels, Mohammad Sargi, qualifie devant L'Orient-Le Jour, sans l'once d'une hésitation, la situation qui prévaut actuellement pour ce qui est des opérations de recherche sur le...
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