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Culture - Musique

Le piano de Tarek Yamani crée l’enchantement

Le rendez-vous était fixé au Théâtre de Beyrouth (Aïn el-Mreissé), ce jeune vieux théâtre qui vient de rouvrir ses portes. Un rendez-vous avec la musique, avec le jeune pianiste Tarek Yamani qui, malgré les fortes pluies, a su rendre le ciel étoilé.

Tarek Yamani, un nom à retenir dans le monde musical. (Marwan Assaf)

Un public nombreux et, semble-t-il, averti avait accouru pour écouter Tarek Yamani qui, depuis quelques années, creuse ses sillons et laisse ses marques dans le monde musical.
Diplômé du Prins Claus Conservatorium, section jazz, détenteur d'une bourse Huygens du ministère hollandais de la Culture et de l'Éducation et du prix Andrea Elkenbracht Fonds de la ville de Groningen, Yamani était jusqu'alors connu sur la scène musicale libanaise, ou travaillant avec de grands noms comme Jimmy Greene ou Renee McClean. Accompagnant Ziad al-Ahmadie dans son album Bilbal, figurant dans des formations jazz, mais surfant toujours sur des mélodies métissées et panachées (africaines et cubaines), le jeune musicien compose également des morceaux pour des spectacles, notamment A Midsummer Night's Dream. Actuellement, il fait cavalier seul. Et c'est ce soir, après les maintes insistances de son ami Khaled Yassine, qu'il a remercié au passage ainsi que ses parents, qu'il a décidé de donner ce concert en solo baptisé Isotope.
Selon le dictionnaire, en physique nucléaire et en chimie, deux atomes sont dits isotopes quand ils ont le même nombre de protons, mais un nombre de neutrons différents. Si on traduit cela en langage musical, ce serait des compositions déjà connues et élaborées par des grands musiciens, mais retravaillées à la manière d'autres artistes.

Un partage continu
L'Isotope de Tarek Yamani était en effet ce mélange de plusieurs morceaux : Darn that Dream de Jimmy Van Heusen qui a donné le coup d'envoi au récital, suivi du mouachah Lamma Bada Yatassana de Sélim el-Masri, d'Isotope de Joe Henderson, Beatriz de Chico Buarque et Edu Lobo et de 26-2 de John Coltrane qui clôture en beauté cette performance magique.
Tous ces extraits arrangés par le jeune artiste encadrent harmonieusement sa Passageata Con Flo, une sorte de balade romantique pour Flo, «mais ceci est une autre histoire», dira-t-il en rigolant.
Lové dans ce théâtre à l'architecture ronde et chaleureuse, le public n'écoute plus passivement ces notes débridées qui chevauchent à vive allure. Il est habité par elles. Il deviendra par la suite participant à cette soirée musicale lorsque Yamani décide d'improviser un morceau sur quatre notes données par l'audience.
 Quelques sons lancés par des auditeurs, un autre lâché par la chanteuse Soumaya Baalbacki, présente dans la salle, et voilà que l'artiste entre en action. En effet, sur un simple «la, mi, fa, si» et après un léger silence, il se mettra à faire danser et crépiter ses notes. Nerveuses ou caressantes, les touches recréent l'atmosphère. S'adressant au public, Tarek Yamani avait dit qu'il a joué des standards à sa manière. Mais la manière de ce dernier est loin d'être standardisée. Elle est même unique.
Un public nombreux et, semble-t-il, averti avait accouru pour écouter Tarek Yamani qui, depuis quelques années, creuse ses sillons et laisse ses marques dans le monde musical. Diplômé du Prins Claus Conservatorium, section jazz, détenteur d'une bourse Huygens du ministère hollandais de la Culture et de l'Éducation et du prix Andrea...

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