Car les murs écaillés, éraflés, parsemés d'impact de balles, de posters à moitié arrachés, les façades décrépies des anciennes maisons abandonnées aux portes et fenêtres béantes et aux toits balayés par les fils électriques enchevêtrés, qui signent la facture de nombre de ses peintures, sont ceux qu'elle longe quotidiennement et dont elle apprécie la poétique beauté. Celle du vécu, du temps, de la mémoire.
«Ces murs sont en réalité beaucoup plus beaux que dans mes toiles et racontent mille histoires plus passionnantes», dit l'artiste en toute humilité. Laquelle représente ces silencieux témoins du passage du temps non pas par une fidèle reproduction, mais en capturant la paradoxale poésie qui s'en dégage. Ce mélange de désuétude et de vie, de nostalgie et d'énergie, de beauté du chaos et de fermeté de la composition.
L'ambiance que dégagent la vingtaine de grandes toiles, travaillées en techniques mixtes par Rima Saab, est d'autant plus perceptible que la scénographie de l'exposition (présentée au CCF, en collaboration avec la galerie Kettaneh Kunigk) est construite dans l'esprit d'une rue. Avec ses alignements de façades expressives.
* Jusqu'au 20 février. Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi, de 13h00 à 19h00. Renseignements au 01/420232.
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