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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Un an après son investiture, Obama reconnaît éprouver doute et déception

« Le changement est si douloureusement lent à venir », avoue le président US.
Presque un an après son arrivée à la Maison-Blanche, le président américain Barack Obama a reconnu hier qu'il connaissait parfois le doute et qu'il était déçu par la lenteur des progrès accomplis. « Des gens me demandent parfois pourquoi j'ai l'air si calme », a déclaré M. Obama devant plusieurs centaines de fidèles réunis dans une église baptiste de Washington, où le leader des droits civiques Martin Luther King avait un jour prononcé un sermon. « Et je dois vous faire une confession. Il y a des moments où je ne suis pas si calme. Ma femme le sait bien. Il y a des moments où les progrès paraissent trop lents. Il y a des moments où les mots prononcés à mon sujet blessent. (...) Il y a des moments où il semble que tous ces efforts soient inutiles. » « Et le changement est si douloureusement lent à venir. Et je dois faire face à mes propres doutes », a poursuivi Barack Obama.
Premier Noir à accéder à la présidence des États-Unis, Barack Obama parlait à la veille d'une journée fériée consacrée à la mémoire de Martin Luther King. Son épouse et leurs deux filles étaient à ses côtés durant le service religieux. Le président américain a ajouté que c'était sa foi qui lui permettait de conserver son calme. « Et donc accrochons-nous à cette foi, a-t-il lancé aux fidèles. Et ensemble, nous surmonterons les défis de cette nouvelle époque. »
L'arrivée au pouvoir de Barack Obama le 20 janvier 2009 avait suscité d'immenses espérances. Mais un an après, il fait face à de nombreuses difficultés, notamment un énorme déficit, de nouvelles craintes d'attentats terroristes et une insurrection croissante en Afghanistan, et son taux de popularité est inférieur à 50 %.
Barack Obama a démontré, tant pour gérer la crise financière qu'à la conférence de Copenhague, sa conviction que les États-Unis ne pouvaient résoudre seuls les problèmes de la planète. Il a relancé les relations américano-russes et misé sur un « dialogue stratégique » avec la Chine. Il a promis de faire la guerre sans torturer et de respecter l'ONU. M. Obama a aussi tendu la main aux ennemis de l'Amérique, du Cuba des frères Castro au Venezuela d'Hugo Chavez, en passant par l'Iran de Mahmoud Ahmadinejad. « Obama a remis Washington dans le circuit des négociations internationales », et « dissipé beaucoup de l'antiaméricanisme qui était dans l'air », juge dans The American Interest Leslie Gelb, ex-président du groupe de réflexion CFR. « Il a préparé le terrain pour le redéploiement de la puissance américaine, poursuit-il. Le problème, c'est qu'il n'a pas encore appuyé sur l'accélérateur. »
Trois dossiers se détachaient, début 2009, du vaste ensemble de défis lancés à la première puissance mondiale : le processus de paix au Proche-Orient, le nucléaire iranien et la guerre en Afghanistan et au Pakistan. Le premier est resté dans l'impasse, entre l'intransigeance du gouvernement israélien et la division des Palestiniens. Après une longue année d'efforts stériles, Washington fourbit désormais un nouveau plan. Dans la controverse nucléaire avec Téhéran, M. Obama a tenté sans succès le dialogue. Mais cette démarche, disent plusieurs experts, renforce aujourd'hui la position des États-Unis pour réclamer de nouvelles sanctions contre la République islamique. Le président a enfin, et surtout, annoncé des renforts militaires en Afghanistan. Il a tenté dans le même temps de resserrer les liens avec le Pakistan, tout en intensifiant les attaques de drones contre les islamistes dans ce pays.
« C'est le traitement par M. Obama des trois urgences liées les unes aux autres - le Proche-Orient, l'Iran et l'Afghanistan/Pakistan - qui déterminera le rôle mondial des États-Unis dans l'avenir prévisible », affirme dans la revue Foreign Affairs Zbigniew Brzezinski, qui fut le gourou diplomatique du président démocrate Jimmy Carter (1977-1981).
Presque un an après son arrivée à la Maison-Blanche, le président américain Barack Obama a reconnu hier qu'il connaissait parfois le doute et qu'il était déçu par la lenteur des progrès accomplis. « Des gens me demandent parfois pourquoi j'ai l'air si calme », a déclaré M. Obama devant plusieurs...

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