Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Hotte d’or

Une petite plaisanterie

Tout le monde le sait : je ne suis ni la mode ni les modes. Je les précède. Je les fais. Je les tricote, ces modes et ces tendances, je les fabrique ; je suis une usine à moi toute seule. Du taylorisme, mes petits chatons, du taylorisme ! Mais... Mais je dois reconnaître que parfois, de temps en temps, rarement, je me vois dans l'obligation de sacrifier aux airs du temps. Aux folklores. À ce qu'un bon peuple appelle les us et coutumes. Comme, par exemple, les résolutions d'une nouvelle année, aux tout premiers jours de chaque janvier que les dieux m'ont déjà donné. J'avoue : j'y cède. Farouchement. C'est encore là un de mes rituels. Un cérémonial. Le tête-à-tête entre mes résolutions et ma belle personne se déroule immuablement chaque 3 janvier au matin. Chaque 3 janvier au matin, les baffles de mon B&O chromé bleu font résonner les murs de l'immeuble : mon amie Barbara, Aphrodite ait son âme, me donne un récital privé. Chaque 3 janvier au matin, je suis vêtue d'un tee-shirt et d'une culotte Petit Bateau blancs, de 21 sautoirs savamment emmêlés Madame Rêve et d'une vieille paire de ballerines rose bois Repetto. Chaque 3 janvier au matin, je me mets à mon bureau, où trône, encadrés, une photo de ma nièce Gabriella et une autre de Marie-Antoinette, reine de France, et j'écris, sur une feuille blanche A3, entre deux gorgées de Veuve Clicquot rosé. J'écris mes résolutions. Pour 2010, j'ai commencé par Je ne dépenserai plus 40 000 € par mois en chaussures et en vêtements. Deux : Je quitterai Houssam, 19 ans, pour un homme d'affaires d'un certain âge, certainement plus près du mien et j'apprendrai à lui faire de gentils petits plats. Trois : J'arrêterai de faire des chichis et je ferai en sorte, justement, de manger autre chose que des radis, des queues de langoustines, quelques cuillerées d'œufs de poisson, des nuages de labné light sur sa purée de concombre et des ananas ; je me mettrai, par exemple, au cassoulet, à la bémié w rezz w lahmé ou aux triples McDo. Quatre : Je ne boirai plus que du Perrier. Cinq : Je n'attendrai plus le dernier moment pour donner ma chronique hebdomadaire à mon rédacteur en chef. Six : J'essaierai de moins parler de moi et je mettrai un frein à ma nostalgie, à mes années de débauches champagnisées à deux sur une Harley Davidson avec Marlène Dietrich, Romy Schneider et Andy Warhol. Sept : Je ne choquerai plus certains lecteurs et certaines lectrices, je parlerai davantage de grands problèmes sociaux internationaux, de famine dans le monde, de géopolitique hydraulique, de l'influence de Schopenhauer sur l'évolution de la phénoménologie. Huit : Je ne serai plus glamour, mais sérieuse, limite austère. Neuf : Je me présenterai aux élections municipales à condition qu'elles se tiennent et mon programme sera inspiré de celui de Bertrand Delanoë pour Paris. Dix : Je serai plus sociable. Onze : J'arrêterai de croire au père Noël. Douze : Je ferai un enfant. Treize : Je préférerai Élie Saab à Rabih Keyrouz. Quatorze : Je ne dirai plus, dix fois par heure, miam miam.

PS : Bonne année !
margueritek@live.com
Tout le monde le sait : je ne suis ni la mode ni les modes. Je les précède. Je les fais. Je les tricote, ces modes et ces tendances, je les fabrique ; je suis une usine à moi toute seule. Du taylorisme, mes petits chatons, du taylorisme ! Mais... Mais je dois reconnaître que parfois, de temps en temps, rarement, je me vois dans l'obligation de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut