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Lifestyle - Hotte d’or

Sylvestre et moi

Je suis persuadée que beaucoup d'entre vous se demandent ce qu'une espèce de créature comme moi peut bien faire un soir, une nuit de Saint-Sylvestre. Je suis même sûre que vous fantasmez des scenarii de folie : quelque dîner orgiaque dans un vieux manoir autrichien, une soirée privée chez Jude Law, une nuit-tsunami sur une île perdue à l'extrême nord du Japon, une partouze VVIP dans une vieille école de tango dans une des rues les plus sombres de Buenos Aires. Oui. Je suis convaincue que mes apparences vous intéressent bien plus que mes transparences, que ce qui vous arrête est ce qui brille. Je vous aime, mais je suis aux regrets de vous annoncer que vous vous trompez impérialement. Mon 31 est bien loin de tout cela. Non qu'il soit d'une sobriété insensée ou d'une banalité à crever. Non. Bien sûr que non. Mais depuis que je m'en souvienne, mon réveillon de fin d'année obéit à un rituel plus huilé encore que les muscles si doux et si parfaits des gardes suisses éphèbes du Vatican. Mon 31 est un cérémonial, quelle que soit la ville dans laquelle je me trouve, quelle que soit mon humeur et quels que soient les impondérables auxquels chacun(e) de nous est obligé(e), parfois, de faire face. Je suis folle des rituels, de mes rituels, je suis une femme de rituels, et celui du 31 décembre est en somme un Everest. Le 31, je suis immuablement, immanquablement seule, dans un hommage-clôture et un hommage-augure à mon Olympe à moi, à mes dieux-bulle. Voilà ce qui se passe : la dernière semaine de chaque année, je vide mon chez moi, ma maison ou ma chambre d'hôtel, ma Louisa, mon toyboy, quiconque. Je m'habille pour l'occasion : ce jeudi, ce sera une tunique en métal Paco Rabanne vintage, un serpent en argent massif en bracelet de pied, montant jusqu'au mollet, des ballerines Marc Jacobs vert pétrole, et quelques larmes crocodilesques de Shalimar. Mon installation luminaire Debbas est entièrement tamisée, couleur fauve. Les 11 bouteilles sont installées dans leurs seaux respectifs sur mon Ispahan. C'est le rituel. Chaque année, pour la soirée de mon 31, je me fais livrer 11 bouteilles de champagne. Cette année, ce sera : un Clos des Goisses 1999, un William Deutz rosé 1999, un Laurent Perrier Ultra Brut, un Bollinger rosé, une cuvée de prestige La Vigne aux Gamins 2000 d'Alain Thiénot, un Comptes de Champagne 1999 de Taittinger, un Krug 2001, un Brut Rosé De Venoge, un Brut Legras, un Brut Royale Réserve Philipponnat, et, last but certainement not least, une Veuve Clicquot La Grande Dame Brut Rosé 1998. Je ne mets pas grand-chose autour : deux boîtes de caviar L'eggxiting by Petrossian, une purée de brocolis au gingembre, un cake nature commandé la veille chez Noura, et, pour plonger dans mes différentes coupes et autres flûtes de dégustation, d'immenses mûres noires ramenées du Larzac français, et des sucettes Chupa Choops à la fraise-vanille, qui dureront jusqu'aux trois heures du matin, juste avant que je ne m'endorme, avec Björk et Moussorgski dans mes tympans. Bonne année mes chéri(e)s et, bien sûr, miam miam, deux mille dix fois miam miam.

margueritek@live.com
Je suis persuadée que beaucoup d'entre vous se demandent ce qu'une espèce de créature comme moi peut bien faire un soir, une nuit de Saint-Sylvestre. Je suis même sûre que vous fantasmez des scenarii de folie : quelque dîner orgiaque dans un vieux manoir autrichien, une soirée privée chez Jude Law, une nuit-tsunami sur une...

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