Pour la Chine, l’accord de Copenhague est un pas en avant, un nouveau début

Face aux accusations de certains pays reprochant à quelques États, dont la Chine, d'avoir provoqué l'échec de la conférence de Copenhague sur le climat, l'ambassadeur de Chine au Liban, Liu Zhiming, fait le point sur la politique environnementale de Pékin et la position de son pays concernant la conférence.
« Il est évident que le changement climatique est d'une importance capitale. Pour preuve, la réunion d'un grand nombre de chefs d'État et de gouvernement à Copenhague pour traiter du sujet », affirme d'emblée le diplomate chinois. Selon lui, « l'impact de l'accord conclu à Copenhague est important et positif, bien qu'insuffisant », réfutant ainsi les réactions négatives face aux résultats obtenus dans la capitale danoise. En effet, la conférence a confirmé les principes énoncés par la convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (UNFCCC) et par le protocole de Kyoto.
Les participants se sont également mis d'accord sur le principe de la responsabilité partagée, mais inégale entre les pays. Son importance réside aussi dans le fait qu'elle a institué un mécanisme institutionnel concernant le financement de l'aide des pays développés aux pays pauvres, ainsi que le transfert de technologies. La conférence a en outre encouragé la coopération entre les pays tout en appelant à plus de transparence concernant l'application des mesures d'adaptation. « Toutes ces mesures sont considérées comme une avancée considérable, même si elles ne sont pas contraignantes. Elles ouvriront sûrement la voie à un accord complet ultérieurement », affirme Liu Zhiming, ajoutant que « l'accord de Copenhague est un pas en avant, un nouveau début ».
L'ambassadeur chinois réfute en outre les griefs visant son pays durant les négociations. « Le rôle de la Chine a été constructif. Nous pouvons dire avec fierté que notre pays a fait une contribution importante pour la coopération internationale sur le changement climatique et pour la réussite de la conférence de Copenhague », affirme-t-il.
Liu Zhiming énumère ainsi les activités du Premier ministre chinois Wen Jiabao ayant précédé la conférence et tout au long des négociations, rappelant les divers contacts qu'il a eus avec les dirigeants des pays développés ainsi que l'étroite collaboration avec les leaders des États émergents pour faire valoir les intérêts des pays pauvres et en voie de développement.
Dans ce contexte, l'ambassadeur insiste néanmoins sur le fait que la Chine est toujours un pays en voie de développement, refusant ainsi de se soumettre aux mêmes engagements que les pays riches.
« Sachant que nous ne sommes pas liés par des engagements contraignants, nous faisons de notre mieux en tant que pays responsable », précise Liu Zhiming.
Le diplomate chinois inventorie les énormes avancements de son pays pour lutter contre le réchauffement climatique.
Il précise ainsi que les émissions de CO2 ont diminué de 46 % entre 1990 et 2005, rappelant les engagements de son gouvernement à diminuer les gaz à effet de serre de 40 à 45 % d'ici à 2020, alors que l'énergie renouvelable devrait représenter 15 % du total des dépenses énergétiques du pays. Les autorités chinoises ont en outre promis d'augmenter la surface boisée de 40 millions d'hectares.
« L'histoire de l'humanité est une série de luttes contre les difficultés. À chaque fois que nous surmontons des obstacles, d'autres apparaîtront », conclut M. Liu, ajoutant que « cette fois, le temps est compté ».