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Moyen Orient et Monde - Israël

Israël veut que Londres révise ses lois après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Livni

Le tribunal de Westminster a retiré le mandat après avoir été informé de l'annulation d'une visite prévue de l'ex-ministre israélienne des Affaires étrangères en Grande-Bretagne.

Le mandat d’arrêt contre Livni a été émis après une plainte pour son rôle durant une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, il y a un an. Gil Cohen Magen/Reuters

Israël a réclamé hier à la Grande-Bretagne une révision de sa législation de « compétence universelle » à la suite de l'annulation de la visite à Londres de son ex-ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, visée par un mandat d'arrêt pour crime de guerre. Le tribunal de Westminster qui a émis ce mandat, avant de le retirer à la suite du renoncement de Livni à se déplacer, avait été saisi par des avocats agissant au nom de certaines des 1 400 victimes palestiniennes de l'offensive de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, il y a près d'un an.
Israël a averti hier que la Grande-Bretagne ne pourrait pas jouer de « rôle actif dans le processus de paix » au Proche-Orient si Londres ne prend pas des mesures pour empêcher des hauts responsables israéliens d'être poursuivis par la justice britannique. « Israël rejette la procédure judiciaire cynique engagée par un tribunal britannique contre Tzipi Livni à l'initiative d'éléments extrémistes », a souligné le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé pour sa part une « absurdité » juridique visant in fine, selon lui, à nuire à la capacité d'Israël à se défendre. Mme Livni a répondu hier qu'elle assumait la « responsabilité des décisions prises lors de cette opération qui a atteint ses objectifs qui étaient de protéger la population du sud d'Israël et de restaurer le pouvoir de dissuasion » de l'État hébreu.
Hier, l'ambassadeur de Grande-Bretagne en Israël, Tom Phillips, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem pour se voir signifier une protestation du gouvernement israélien.
« Le gouvernement cherche de façon urgente quelles pourraient être les façons de changer le système britannique afin d'éviter des cas similaires à l'avenir », a indiqué le chef de la diplomatie britannique David Miliband, soulignant qu'Israël était « un partenaire stratégique et un ami proche de la Grande-Bretagne ».
En septembre, des groupes propalestiniens n'avaient pas réussi à obtenir d'un tribunal londonien l'émission d'un mandat d'arrêt à l'encontre du ministre travailliste de la Défense, Ehud Barak, qui
occupait ce poste dans le gouvernement d'Olmert.
Le mois suivant, Moshe Yaalon, ancien chef d'état-major de Tsahal, avait accusé des groupes de défense des droits de l'homme en Israël d'entraver les déplacements à l'étranger de leurs dirigeants par leurs accusations de crimes de guerre. Actuellement vice-Premier ministre chargé des Affaires stratégiques dans le gouvernement de Benjamin Netanyahu, Yaalon, qui a contribué à la répression de la seconde intifada à la tête de l'armée, a cité son propre exemple au micro de Radio Israël. « Il y a un endroit dans le monde où je ne voyage pas en ce moment, c'est l'Angleterre, à moins que ce ne soit pour une visite officielle, car pour une visite officielle, je suis censé jouir d'une immunité », avait-il précisé.
En 2005, le général Doron Almog, ex-chef de Tsahal à Gaza, s'était vu déconseiller par des diplomates israéliens de quitter l'avion d'El Al qui l'avait amené à Londres parce que la police britannique s'apprêtait à l'arrêter pour crimes de guerre. Un groupe musulman britannique avait en effet obtenu un mandat d'arrêt à son encontre pour avoir ordonné la démolition de maisons palestiniennes trois ans plus tôt en violation de la IVe convention de Genève sur le droit de la guerre. Almog avait évité l'arrestation en restant à bord de l'appareil de la compagnie israélienne, qui l'avait ensuite ramené dans son pays.
D'autres leaders ou officiers israéliens, qu'ils soient en activité ou en retraite, évitent certaines destinations de crainte d'être arrêtés en vertu de lois dites de compétence universelle dont certains pays, notamment européens, se sont dotés. L'Espagne, qui dispose d'une telle législation, a annoncé qu'elle allait la modifier à la suite de protestations d'Israël contre l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre visant sept ressortissants israéliens, dont Yaalon et l'ex-ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer. Cette action concerne l'assassinat ciblé en 2002 à Gaza d'un dirigeant du Hamas, dont une quinzaine de civils avaient été des « victimes collatérales ».
Israël a réclamé hier à la Grande-Bretagne une révision de sa législation de « compétence universelle » à la suite de l'annulation de la visite à Londres de son ex-ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, visée par un mandat d'arrêt pour crime de guerre. Le tribunal de Westminster...
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