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Kouchner au Proche-Orient pour soutenir Abbas et pousser Israël à la paix

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, se rend mardi et mercredi en Cisjordanie et Israël pour encourager Mahmoud Abbas à rester président de l'Autorité palestinienne et les dirigeants israéliens à retrouver le chemin de la paix.

Cette visite - sans déplacement à Gaza - intervient sur fond de pessimisme quant à une relance du processus de paix. Elle se situe dans un contexte d'accélération de contacts de la France avec les acteurs de la région.

"Il faut parler à tout le monde et montrer que la France reste engagée en faveur d'une reprise du processus de paix", souligne-t-on à Paris.

Ces derniers jours, le président français Nicolas Sarkozy a tour à tour reçu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président syrien Bachar el-Assad. Il a multiplié les appels téléphoniques à Mahmoud Abbas, qui ne souhaite pas se représenter à la tête de l'Autorité palestinienne, menaçant même, faute de progrès, de démissionner.

"Il faut reparler avec Mahmoud Abbas, et que d'abord le président palestinien ne démissionne pas", a souligné Bernard Kouchner.

Le ministre rencontrera aussi son homologue Riyad Malki et le Premier ministre Salam Fayyad.

Le désarroi de Mahmoud Abbas, chef du Fateh, dont l'autorité se limite à la Cisjordanie et dont les relations conflictuelles avec le Hamas qui contrôle Gaza perdurent, est apparu lorsque les Etats-Unis ont semblé reculer sur leur exigence d'un gel des colonisations israéliennes.

Le crédit de Barack Obama en est écorné et la France devrait aussi inciter Mahmoud Abbas à conserver des liens étroits avec Washington, selon un diplomate.

La France n'a toutefois pas de solution miracle. Elle a proposé une conférence internationale de paix et récemment réitéré cette idée. Mais sans progrès sur le fond, il est difficile de voir l'intérêt d'une telle réunion maintenant.

Plusieurs avancées positives ont cependant été enregistrées dans la région, font valoir les diplomates français: un gouvernement libanais a été mis sur pied, et Paris et Damas ont repris langue après des années de froid, tout comme l'Arabie Saoudite avec la Syrie.

Pour leur part, les relations franco-israéliennes ne sont plus au beau fixe et connaissent des hauts et des bas.

Se félicitant de la position dure adoptée par Paris à l'égard du programme nucléaire iranien, Israël a autorisé la France à reconstruire une partie de l'hôpital d'el-Qods de Gaza, bombardé pendant l'offensive israélienne (décembre 2008-janvier 2009).

Lors de son déplacement, Bernard Kouchner signera une convention à cet égard avec le Croissant-Rouge palestinien. Il approuvera un "document-cadre de partenariat" triennal sur la coopération avec les Territoires palestiniens.

Mais Israël, à en croire la presse israélienne, aurait mis son veto à une visite du ministre français à l'hôpital à Gaza et ne serait pas étranger au report de son séjour initialement prévu fin octobre, après une lettre franco-britannique demandant une enquête "indépendante" sur la guerre de Gaza, très mal perçue par Benjamin Netanyahu.

Bernard Kouchner verra aussi le président Shimon Peres, son homologue Avigdor Lieberman, le ministre de la Défense Ehud Barak et la chef de l'opposition Tzipi Livni.

Paris, qui continue de réclamer le gel de la colonisation israélienne, a un "vrai différend politique" à ce sujet avec le gouvernement israélien, reconnaît le ministre français. Sa remarque sur la disparition d'une "aspiration à la paix" du peuple israélien avait suscité l'agacement des Israéliens, pour qui, si disparition il y a, elle due à la violence palestinienne.

Cette visite - sans déplacement à Gaza - intervient sur fond de pessimisme quant à une relance du processus de paix. Elle se situe dans un contexte d'accélération de contacts de la France avec les acteurs de la région.
"Il faut parler à tout le monde et montrer que la France reste engagée en faveur d'une reprise du processus de...