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Économie - États-Unis

Les chiffres du commerce extérieur ne plaident pas pour un dollar fort

Les chiffres du commerce extérieur des États-Unis, pays dont les exportations ont été durement touchées par la crise économique mondiale, ne plaident pas pour un dollar fort, contrairement au discours officiel de Washington.
Selon les statistiques publiées hier par le département du Commerce, les exportateurs américains devraient être, en 2009, très loin de leurs performances de 2008.
Sur les neuf premiers mois de l'année, et en données corrigées des variations saisonnières, les exportations ont représenté l'équivalent de 10,6 % du produit intérieur brut américain, après un record de 12,6 % sur l'ensemble de 2008.
Sur ces trois trimestres de 2009, les exportations affichent une chute de 19,5 % en valeur par rapport à la même période de l'année précédente. Ce chiffre est à rapprocher de la baisse de 11,9 % en 2009 du volume du commerce international prévue par le Fonds monétaire international, et de 10,0 % par l'Organisation mondiale du commerce.
Face à ces difficultés, le dollar faible est une aide bienvenue. Il rend les exportations américaines plus compétitives dans le monde entier, alors que, dans le même temps, les États-Unis ne paient pas beaucoup plus cher pour importer.
Pour les industriels qui exportent vers les États-Unis, il est difficile d'augmenter leurs prix en dollars, la monnaie du commerce international, quitte à devoir comprimer leurs marges dans leur monnaie locale qui se réévalue.
Alors que la valeur du billet vert (indice pondéré en fonction des partenaires commerciaux) a glissé de 7,2 % entre un pic fin novembre 2008 et la fin septembre 2009, les prix à l'importation ont augmenté de seulement 1,1 % sur la même période.
Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner répète pourtant à intervalles réguliers, comme il l'a fait mercredi et jeudi lors d'un voyage en Asie, que les États-Unis sont attachés à « un dollar fort ».
Mais en dehors de ces déclarations, Washington n'entreprend rien de concret pour soutenir le cours du billet vert. La dernière intervention de la Banque centrale sur le marché des changes remonte à septembre 2000, et a consisté à acheter des euros.
La relance des exportations est l'une des priorités économiques de l'administration du président Barack Obama. Selon le département du Commerce, moins d'un pour cent des 30 millions d'entreprises américaines exportent, et parmi elles 58 % vers un seul pays, avec souvent un seul client.
La crise a révélé les limites de la compétitivité américaine dans de nombreux secteurs. Sur les neuf premiers mois de 2009, par rapport à la même période de l'année précédente, les États-Unis ont connu une chute de leurs exportations de véhicules et pièces détachées (-41 %), de semiconducteurs (-32%), de machines industrielles (-26 %), d'ordinateurs et accessoires informatiques (-20 %) et même de produits agricoles et agroalimentaires (-20 %). En revanche, l'aéronautique civile (-1 %), la hi-fi (+1 %), l'industrie pharmaceutique (+16 %) ont résisté.
Les chiffres du seul mois de septembre révèlent la difficulté de l'exercice qui consisterait à combler le déficit commercial et à assurer la reprise économique par les exportations. Alors qu'elles augmentaient de 3,2 %, les importations bondissaient de 5,8 % sur un mois.
Dans le calcul du produit intérieur brut américain, l'augmentation du déficit commercial est un facteur négatif. Nigel Gault, économiste en chef d'IHS Global Insight, prévoit que dans les prochains mois, ce déficit « continuera à s'aggraver, et que le commerce extérieur sera un poids sur la croissance ».

Selon les statistiques publiées hier par le département du Commerce, les exportateurs américains devraient être, en 2009, très loin de leurs performances de 2008.Sur les neuf premiers mois de l'année, et en données corrigées des variations saisonnières, les exportations ont représenté l'équivalent de...

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