Rechercher
Rechercher

Économie - Croissance

Le Royaume-Uni devrait sortir à son tour de la récession, sans pavoiser

Les statistiques officielles devraient montrer demain que l'économie britannique est à son tour sortie de la récession, mais l'heure n'est pas au triomphalisme,
à en croire les économistes de la City, qui tablent sur une reprise lente et fragile.

Selon une compilation des prévisions de quinze économistes, la première estimation du produit intérieur brut du troisième trimestre, qui sera annoncée vendredi par l'Office des statistiques nationales (ONS), devrait faire ressortir une maigre croissance de 0,2 % par rapport au trimestre précédent.
Aucun de ces experts ne prévoit une nouvelle contraction du PIB sur la période, leurs estimations allant d'une stabilité pour les plus pessimistes à +0,3 % pour les plus enthousiastes.
Si ces attentes se confirment, cela marquera la fin de la récession dans laquelle le Royaume-Uni est entré au deuxième trimestre 2008. Une sortie qui s'effectuera avec retard sur plusieurs autres pays, dont la France, l'Allemagne et le Japon, qui ont renoué avec la croissance dès le deuxième trimestre de cette année.
Une série de facteurs expliquent ce rétablissement attendu. Tout d'abord, « l'activité économique au Royaume-Uni bénéficie des mesures de relance monétaires et budgétaires » considérables mises en œuvre par le gouvernement et la Banque d'Angleterre, rappelle Howard Archer, du cabinet IHS Global Insight.
Parmi ces mesures, la prime à la casse instaurée au printemps a permis d'enrayer l'effondrement des ventes de voitures neuves. Une baisse temporaire de la TVA, qui prendra fin au 1er janvier prochain, a également soutenu la consommation intérieure.
Et la forte dépréciation de la livre sterling, qui a perdu plus du quart de sa valeur par rapport à l'euro depuis le début de la crise du crédit, a également donné un coup de pouce bienvenu aux exportations.
Ce retour à la croissance devrait a priori réconforter le Premier ministre Gordon Brown et son chancelier Alistair Darling, à l'approche d'élections législatives qui se tiendront probablement en mai prochain, pour lesquelles les travaillistes sont donnés perdants.
Mais les économistes estiment qu'il n'y a pas de quoi pavoiser, vu l'état des finances publiques, qui risque de peser sur l'ampleur de la reprise pendant des années.
Pour juguler la récession, le gouvernement a en effet emprunté sans compter, avec un déficit public qui devrait dépasser 12 % du PIB sur l'année fiscale en cours, et une dette publique qui pourrait grimper à 93 % du PIB en 2015, selon les calculs de l'Institut national de recherche économique et sociale (NIESR).
Et face à cette « montagne de dettes », gouvernement comme opposition se sont engagés à serrer les vis de la dépense publique dans les années qui viennent.
« Ce à quoi l'on assistera sera un retour à une croissance marginale », résume Charles Davis, du cabinet CEBR. « Les efforts nécessaires pour ramener le déficit budgétaire à des niveaux plus sains vont agir comme un puissant frein, qui va ralentir la croissance après 2010 », a-t-il expliqué.
Pour sa part, le NIESR a prédit hier une croissance de 1,3 % seulement l'an prochain et de 1,5 % en 2011.
Quant au nombre de chômeurs, qui a surpris positivement en août en se maintenant en dessous de la barre symbolique des deux millions et demi, il devrait atteindre les trois millions dans les deux ans qui viennent, a prévenu l'institut.
Le chancelier Darling a lui-même mis en garde hier contre tout triomphalisme. « Certains sont tentés de croire que la crise est terminée. Ce n'est pas le cas et nous ne sommes pas au bout de nos peines », a-t-il lancé dans un discours devant des hommes d'affaires.
Selon une compilation des prévisions de quinze économistes, la première estimation du produit intérieur brut du troisième trimestre, qui sera annoncée vendredi par l'Office des statistiques nationales (ONS), devrait faire ressortir une maigre croissance de 0,2 % par rapport au trimestre précédent.Aucun de ces experts ne...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut