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Culture - Correspondance

Un certain optimisme dans l’art pictural de la grande dépression

La grande dépression, période noire de l'histoire américaine des années 30, avec crise financière, chômage et misère. Les artistes n'ont pas été des laissés-pour-compte par les missions de secours.
Au début de l'an 1934, les États- Unis étaient presque au fond du gouffre. Durant cette ère de grande dépression, les 25 % de la population étaient au chômage, et même la nature s'était montrée sous son mauvais jour, avec le mois de février le plus froid jamais enregistré. Et alors que par un décret fédéral d'urgence, des allocutions étaient attribuées aux travailleurs complètement démunis, on se demandait s'il ne fallait pas en faire autant pour les artistes. « Diable, il faut bien qu'ils mangent, ceux-là, même si, par définition, ils ne "perdaient" pas un travail ! » avait argué la personne chargée par le président Franklin Roosevelt de la mission de secours.
Ainsi, on avait proposé aux artistes de produire des œuvres pour les établissements gouvernementaux (payée chacune 75, 59 dollars). Avaient répondu à l'appel 3 749 artistes qui ont signé des peintures, des murales, des sculptures et des gravures. Au total, 15 663 pièces, dont une sélection fait actuellement l'objet d'une exposition organisée par le Musée d'art américain du Smithsonian, à Washington. La plupart de leurs auteurs sont restés inconnus. À l'époque, ils étaient quarantenaires, âge où généralement on a déjà une réputation ou alors suivi une autre voie. Le responsable de l'exposition explique : « Ils avaient travaillé, et pour la nation, et pour survivre à la crise, sans pour autant faire une percée dans l'univers pictural. Leur style, plutôt conservateur, n'attirerait pas, aujourd'hui, l'attention des critiques. » Cependant, deux noms devaient connaître la célébrité : Mark Rothko et Jackson Pollack.

Palettes et veines citadines
On leur avait suggéré d'évoquer « la scène américaine ». Les villes et les sites de labeur avaient surgi de leurs pinceaux : des ports, des quais, des mines de charbon et des mines d'or, des fabriques de papier et de bois. Même les auteurs de toiles champêtres avaient une veine et une palette citadines. Ainsi, dans une toile intitulée Les nègres dans l'agriculture qui donne à voir une cueillette de coton, les houppes blanches, pareilles à celles vendues dans le commerce, ne pouvaient être peintes que par quelqu'un qui n'avait jamais vu un champ de coton. Par ailleurs, l'exposition met en relief une évidence : si le quart du pays était au chômage, le reste continuait à vivre et à travailler, mais avec moins de moyens. Une ville se retrouve autour d'Une nuit de base-ball. Un orchestre fait danser une rue de Harlem, alors que passe une procession religieuse et que l'on se presse chez le vendeur de pizzas. Dans une banlieue de Los Angeles, le linge sèche au vent et les femmes bavardent devant leur porte. Il y avait donc des riches et des démunis. On les voit, côte à côte, dans le métro new-yorkais : un musicien en smoking avec son violon, allant à son concert ou en revenant, une femme lisant le journal de son voisin.
C'est juste une coïncidence que ces cimaises des mauvais jours des années 30 (initialement prévues pour 2008) aient été dressées en cette période de difficulté économique. On n'est pas encore sorti de la seconde alors que perçait un certain optimisme dans l'art pictural de la grande dépression.
Au début de l'an 1934, les États- Unis étaient presque au fond du gouffre. Durant cette ère de grande dépression, les 25 % de la population étaient au chômage, et même la nature s'était montrée sous son mauvais jour, avec le mois de février le plus froid jamais enregistré. Et alors que par un...

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