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Culture - Concert

Gloire au saxo avec le Quatuor Kokopelli

Accents cuivrés ou tendres appels d'un métal doré et luisant, voilà le saxophone à l'honneur avec le Quatuor Kokopelli, en droite ligne du pays de Goethe, parrainé par le Kulturuzentrum, sous les feux de la scène de l'Assembly Hall (AUB).
Public relativement maigre pour une prestation entre musique baroque, éclats jazzy, chanson française et inspiration américaine moderne. Un  vrai tour d'horizon pour un voyage sonore panaché...
Trois bouquets de roses blanches et roses pour des musiciens groupés debout (costumes gris et chemises noires pour les messieurs et blouse noire et pantalon rouge pour l'unique dame de ces saxophonistes) devant la console et les tuyauteries de l'immense orgue de l'Assembly Hall (AUB).
 Le Quatuor Kokopelli est formé de Thomas Käseberg (saxo soprano), Romano Schubert (saxo alto), Georg Niehusmann (saxo ténor) et Christine Hormann (saxo baryton : détail amusant : c'est le plus grand et le plus lourd des saxo, paradoxalement porté et adroitement manipulé ici par une femme).
Au menu, pour une traversée allant de l'époque baroque aux rythmes contemporains en passant par un hommage à la chanson française des années 50-60, des pages de  Marin Marais, Gabriel Pierné, Jérôme Naulais Toquades, Heike Beckmann, Leonard Bernstein et George Gershwin.
Ouverture avec une Suite en sol mineur de Marin Marais où alternent, en toute subtile harmonie, Prélude, Fantaisie, Gavotte, Rondeau et Gigue. Une narration empreinte de vitalité, de douceur, de rêverie, d'un rythme vif et alerte pour des danses d'un siècle qui savait la valeur des plaisirs simples et la grâce des mouvements aux séductions marquées par un certain maniérisme...
Saut dans le temps (presque deux siècles !), pour rester toutefois dans la chanson d'autrefois avec Gabriel Pierné... Chanson douce et charmante pour une mélodie fluide et insaisissable dans ses tons ondoyants et ses airs impérissables, car la musique a la faculté de traverser, sans ciller ni se rider, le rideau du temps....
Mélange de cadences, de genres et d'atmosphère avec Jérôme Naulais Toquades qui mixe volontiers sensualité du tango, une valse jazz, un rock lent, trémoussements du charleston pour un mouvement alerte, vif et parfois oscillant entre syncopes jazzy et impalpables rêveries impromptue
Et l'on termine la première partie avec un vibrant hommage à Édith Piaf avec les arrangements et transcriptions de Heike Beckmann. Quelques-uns des tubes les plus inoubliables de la Môme passent dans les pavillons et becs des saxos. La vie en rose et Non je ne regrette rien notamment sont deux passages obligés qui ramènent l'auditeur à la voix suave et veloutée de celle qui fit chavirer Paris et le monde avec ses émouvants vibratos et avec trémolo.
Petit entracte et reprise avec un public encore plus restreint. Cette irrévérence, manie bien libanaise de quitter à l'entracte après avoir pourtant donné durant le concert tous les signes du contentement le plus absolu (applaudissements intempestifs à tire-larigot à l'appui).
Reprise donc avec la pétillante partition colorée de West Side Story de Leonard Bernstein. Si le  I Am pretty  ouvre gentiment et une certaine espièglerie la ronde des notes, les autres extraits sont moins prenants ou enthousiasmants... Ce musical a besoin bien plus que de quatre saxo pour s'animer.
En conclusion, c'est à George Gershwin qu'il incombe de séduire en beauté l'audience pour plus d'une heure et demie de saxos déchaînés mais fermement maîtrisés.
 De L'Américain à Paris en passant par Liza et Un jour brumeux, tous les ingrédients de la musique qui ont inspiré et nourri la verve d'Ella Fitzgerald, Louis Armstrong et Herbie Hancock sont là...
Et quoi de mieux, en notes d'orgue, servies par un quatuor de saxos éructant ou caressant, que l'incontournable et monumental Summertime de Porgy and Bess ? Mélodie voluptueuse  pour des images radieuses... Rivières tranquilles où frétillent des poissons argentés et immenses champs de coton se dorant au soleil quand le cœur a toutes ses raisons pour appeler la passion et l'amour.
Un tonnerre d'applaudissements pour des artistes qui tirent leur révérence avec le sourire.
En bis, ce sémillant hymne au Liban, chargé d'explosives embardées levantines, de Sayed Darwish, transcrit et arrangé par Romano Schubert.
Une nouvelle explosion de joie du petit public, véritablement en comité intimiste, gaiement titillé dans sa corde patriotique et national. Que les artistes se rassurent, avec ou sans répétition, l'opus a eu toutes les faveurs de l'audience...

*Le Quatuor Kokopelli donnera aussi des concerts aujourd'hui, mercredi à 20h (aula du Kulturzentrum-Jounieh) ; demain jeudi 15 octobre à 19 heures à l'auditorium de l'Université de Balamand et le samedi 17 octobre à 19h30 au Khan el-Franj-Saïda.
Public relativement maigre pour une prestation entre musique baroque, éclats jazzy, chanson française et inspiration américaine moderne. Un  vrai tour d'horizon pour un voyage sonore panaché...Trois bouquets de roses blanches et roses pour des musiciens groupés debout (costumes gris et chemises noires pour les messieurs et blouse noire et...

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