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Culture - Exposition

Machado et ses multiples figures de tango

Bien avant que le tango ne soit classé patrimoine immatériel par l'Unesco (au mois de septembre dernier), Juarez Machado avait  déjà reproduit et magnifié cette danse si charnelle. En quelques huiles et pastels sur carton, ses « Tangos » sont présentés à la galerie Alice Mogabgab jusqu'au 31 octobre.
Il n'y a pas un seul tango mais plusieurs d'après les toiles grand format qui habillent les cimaises de la galerie Alice Mogabgab. Cet artiste, né à Joinville au sud du Brésil, installé par la suite à Rio de Janeiro, n'a eu de cesse de multiplier ses activités artistiques comme la gravure, la sculpture, le dessin et même le décor pour la télévision et le théâtre. Si dans ses œuvres on perçoit toutes ces disciplines qui l'ont forgé au fil du temps, c'est surtout la vie qu'il semble aimer passionnément qui vibre à travers son dessin si bien maîtrisé, sa construction à la fois folle et équilibrée et son humour. Juarez Machado est détenteur d'un art libre. Dans cet espace de liberté qu'il s'est créé, il exprime son amour pour la musique, la danse, le champagne, les femmes et  les années 25-30, « car c'est une époque qui me plaît et que j'aurais aimé y vivre. Et par-dessus tout, le tango parce que c'est une danse sensuelle, nostalgique, qui prend aux tripes », avait-il avoué.  « C'est l'abandon de l'autre dans une harmonie totale qui s'explique difficilement », ajoutait-il.
Contrastes et harmonie
Est-ce peut-être pour cette raison que Juarez Machado a essayé d'expliquer son tango ou plutôt de cerner  ses tangos par différentes postures, regards, tenues vestimentaires, coiffures et lieux de danse. Différentes « figures », mais un seul langage, celui de la peinture. Voluptueux et passionné, élégant et tout en retenue, sophistiqué mais réservé ; sur un piano, une bicyclette (car cette dernière joue un grand rôle dans la vie de l'artiste) ou une milonga (soirée dansante), le tango de Machado se déploie en une  formidable et sensuelle étude du corps. Jambes  ou cuisses entrelacées, ventres appuyés l'un contre l'autre, échines recourbés « cabeceos » croisés (manière d'inviter par le regard), on pourrait même apercevoir des signes morphologiques du corps humain comme les rougeurs. Toute l'explosion du désir est exprimée dans cette déclinaison de couleurs. Carmin, violacé, noir, rose ou rouge pourpre pour les femmes, les hommes en ont aussi pour leur lot. Sur fond d'arabesques également entrelacées, les musiciens, violonistes ou pianistes jouent également leur rôle. Car chez l'artiste (qui joue même  l'accordéoniste dans une de ses toiles), la mise en scène des corps est aussi importante que le sujet dépeint. Ainsi, les mains frénétiques et le corps en transe, le pianiste participe à ce langage de l'amour qui explose dans ces nuances de  teintes, formant parfois une harmonie sculpturale, un échafaudage de silhouettes sublimées et suspendues dans l'espace et le temps.
Véritable danse de contrastes, le tango parvient à transformer cette « chair »  immatérielle,  tanguant entre tension et abandon, pudeur  et sensualité extrême, en une fusion de joie et de tragique, pour ne devenir que « cette pensée triste qui se danse », comme l'a dit Enrique Santos Discépolo.
Il n'y a pas un seul tango mais plusieurs d'après les toiles grand format qui habillent les cimaises de la galerie Alice Mogabgab. Cet artiste, né à Joinville au sud du Brésil, installé par la suite à Rio de Janeiro, n'a eu de cesse de multiplier ses activités artistiques comme la gravure, la sculpture, le dessin et même le...

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