En présence de plus de 300 journalistes venus de 119 pays, le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a mis l'accent sur les espoirs que le monde entier fonde sur COP15. « Le but est clair : conclure un accord global pour sauver la planète », a-t-il affirmé, ajoutant qu'il s'agira « d'un rare moment pour la communauté internationale de se mettre d'accord sur un sujet aussi délicat que le changement climatique ». Selon lui, si les objectifs sont clairs, les moyens d'y arriver ne le sont pas. « Les actions nationales ne sont pas suffisantes. Il faut un accord global. Un engagement politique personnel est donc nécessaire de la part des dirigeants du monde », martèle M. Rasmussen, qui estime par ailleurs que l'exemple danois montre qu'on peut combiner développement économique et politique environnementale.
Venu spécialement pour participer à cette conférence, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé les journalistes à user de leur influence sur l'opinion publique et sur les dirigeants pour œuvrer en faveur d'un accord lors de la conférence de Copenhague en décembre prochain. « C'est la responsabilité de tous, et non seulement des politiciens. L'accord doit venir des peuples, et non pas leur être imposé », a-t-il affirmé, ajoutant que « le changement climatique affecte non seulement l'économie mondiale, mais aussi tous les aspects de notre vie ». Selon M. Annan, « il y a urgence. Les conséquences du changement climatique se font sentir maintenant, de l'Australie à la Zambie. Ce n'est pas un problème pour le futur ». L'ancien secrétaire général de l'ONU a ainsi mis en garde contre l'imminence du danger, « le temps n'étant plus aux négociations, mais aux prises de décision ».
De son côté, le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, s'est dit inquiet de l'issue de la conférence de Copenhague, malgré les efforts déployés depuis la dernière Assemblée générale de l'ONU jusqu'à la conférence de Bangkok, en passant par le sommet du G20 à Pittsburgh. « Il n'y aura pas de plan B, parce que nous n'avons pas une planète B, a-t-il martelé. D'un point de vue moral économique et scientifique, mieux vaut entamer le changement maintenant. Il coûtera beaucoup plus cher dans le futur », a-t-il affirmé, ajoutant que « le message que je veux passer aujourd'hui est que le développement vert est une réalité qui se réalise actuellement en Europe, ce n'est pas une utopie ».
Toutefois, David Yarnold, directeur général adjoint d'EDF (Environmental Defense Fund), a affirmé qu'il n'y a pas un plan unique. « Chaque pays devrait trouver le moyen qui va le plus avec son histoire et ses habitudes pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre. »
Toujours sur le plan politique, Connie Hedegaard, la ministre danoise de l'Environnement, a insisté sur « l'obligation d'arriver à un accord politique, au risque de se mettre d'accord sur les détails techniques plus tard ». Selon elle, « si nous échouons, il nous faudra des années pour reconstruire une confiance politique ». Nuançant toutefois son alarmisme, elle confirme que les choses ont évolué depuis quelques années. « À chaque fois qu'un sommet a lieu, le changement climatique est toujours parmi les sujets principaux discutés, malgré l'importance de la crise financière qui a eu lieu dernièrement », précise-t-elle, avertissant que « les économies qui seront hésitantes à prendre des décisions courageuses seront les vraies perdantes ».
Enfin, et dans le même ordre d'idées, l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer a estimé que « le changement climatique ne doit pas être vu uniquement comme un danger, mais il est également une belle occasion de transformer nos économies (mondiale et régionale) pour un développement durable pour tous les pays pauvres et riches ».
La grande question reste, toutefois, comment rendre un éventuel accord à Copenhague effectif...