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Économie - Prix

Le Nobel d’économie pour la première fois décerné à une femme

Le prix Nobel d'économie a été attribué hier aux Américains Oliver Williamson et Elinor Ostrom, la première femme récompensée, pour leurs travaux séparés montrant que l'entreprise et les associations d'usagers sont parfois plus efficaces que le marché.
Leurs recherches sont particulièrement dans l'air du temps, en plein débat sur la meilleure organisation des marchés financiers et de l'économie mondiale, mais aussi sur la protection de l'environnement et des ressources naturelles, un domaine essentiel d'étude d'Elinor Ostrom.
« Ils veulent comprendre des organisations qui ne sont pas des marchés (...) et ils montrent comment ces institutions résolvent les conflits », a salué Tore Ellingsen, membre du comité Nobel, lors de l'annonce du prix à la presse.
Ces récompenses confortent la chasse gardée américaine sur le Nobel d'économie, avec désormais 45 lauréats sur un total de 64 depuis sa première attribution en 1969.
Née en Californie en 1933, Elinor Ostrom, de l'université d'Indiana (centre), est récompensée par le comité « pour avoir démontré comment les biens communs peuvent être efficacement gérés par des associations d'usagers ».
Elle a « remis en cause l'idée classique selon laquelle la propriété commune est mal gérée et doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché », salue le comité, qui sacre pour la première fois une femme depuis sa première attribution en 1969.
En se fondant sur de nombreuses études sur la gestion par des groupes d'usagers des ressources en poissons, en élevage, sur les forêts ou les lacs, la lauréate américaine a montré que leur organisation était souvent meilleure que ne le croit la théorie économique, souligne le comité.
« Ma première réaction a été d'une grande, grande surprise et de reconnaissance. Être choisie pour ce prix est un grand honneur et je suis toujours un peu sous le choc », a dit la lauréate, qui est plus considérée comme une experte en sciences politiques, par téléphone devant le comité et la presse.
La récompense « va bien avec les problèmes actuels auxquels le monde fait face, sur la façon de gérer la surexploitation des océans, le réchauffement climatique et d'autres problèmes environnementaux qui sont liés au fait que trop de gens utilisent trop de ressources », a dit à l'AFP Timothy Van Zandt, professeur d'économie à l'Insead, près de Paris.
Oliver Williamson, né en 1932 et enseignant à l'université de Californie de Berkeley (Ouest), a été récompensé pour « son analyse de la gouvernance économique, notamment les frontières de l'entreprise ».
Sa théorie explique que l'entreprise s'est imposée comme modèle économique dominant, parce qu'elle facilite la gestion des conflits et réduit les coûts grâce à la hiérarchie, mieux que les marchés où dominent souvent les négociations et les désaccords.
L'inconvénient, souligné par la théorie de l'organisation de Williamson, est que l'autorité peut être abusée, observe le comité Nobel.
« C'est un grand générateur d'idées pour des étudiants en doctorat », explique un de ses anciens élèves, Landis Gabel, également professeur d'économie à l'Insead, pour qui la récompense du Nobel « était juste une question de temps ».
La question de l'organisation interne des entreprises et du bon fonctionnement des marchés a été projetée sur le devant de la scène par la crise économique, notamment les questions de responsabilité, des rémunérations et de la mesure de l'efficacité.
Ces questions sont par exemple au centre de la controverse sur les bonus des banquiers et des traders.
Officiellement dénommé « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel », le Nobel d'économie est le seul à ne pas avoir été prévu dans le testament de l'industriel suédois.
Décerné depuis 1969 et financé par la Banque centrale suédoise, il fonctionne néanmoins exactement comme les autres prix avec un comité et une dotation de 10 millions de couronnes (970 000 euros) à partager entre les lauréats.

Leurs recherches sont particulièrement dans l'air du temps, en plein débat sur la meilleure organisation des marchés financiers et de l'économie mondiale, mais aussi sur la protection de l'environnement et des ressources naturelles, un domaine essentiel d'étude d'Elinor Ostrom.« Ils veulent comprendre des organisations qui ne sont pas des...

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