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Santé

Les pays pauvres menacés par un « tsunami » de cancers

Le cancer tue davantage que la tuberculose, le paludisme et le sida dans les pays en développement, qui sont sous la menace d'un véritable « tsunami », s'alarment des experts.
Sur les 7,6 millions de décès liés au cancer survenus l'an dernier dans le monde, 60 % ont été recensés dans les pays les plus pauvres. Pourtant, seulement 5 % des ressources consacrées à la lutte contre le cancer dans le monde sont affectées aux pays en développement.
Un décalage mis en lumière par Anne Reeler, qui a présenté un rapport récemment au congrès de l'European Cancer Organization (ECCO) et de l'European Society for Medical Oncology (ESMO), qui se tenait à Berlin.
Elle a rappelé que si dans les pays riches, les malades sont susceptibles de bénéficier de traitements révolutionnaires et souvent très onéreux faisant l'objet de nombreuses discussions lors de ce grand rassemblement européen de spécialistes, les patients cancéreux des pays en développement n'ont, eux, qu'un accès très limité aux traitements, même les plus basiques.
Les spécialistes s'attendent à un doublement du nombre de cas de cancers à travers le monde au cours des vingt prochaines années. Ils estiment que plus de la moitié des 12,4 millions de nouveaux cas diagnostiqués en 2008 l'ont été dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires, une répartition qui devrait, selon eux, perdurer.

Réveiller les consciences
Avec ce rapport, le Pr David Kerr, de l'université d'Oxford, qui a participé à sa rédaction dans le cadre du groupe de travail international sur le cancer CanTreat, espère « réveiller les consciences », alors qu'un « tsunami de cancers » menace.
« Nous sommes confrontés à une énorme augmentation du fardeau du cancer, et ce poids va surtout affecter les pays qui sont le moins bien équipés pour y faire face - pas d'infrastructures, pas de formation, pas de médecins, pas d'infirmières, pas d'équipements, rien du tout », a-t-il souligné.
Les auteurs du rapport demandent donc aux décideurs des pays riches de collaborer avec les laboratoires pharmaceutiques et les industries de santé pour améliorer le diagnostic et l'accès aux traitements, par exemple via des accords pour baisser les prix des médicaments.
Ils invitent également les autorités sanitaires des pays en développement à améliorer l'information, notamment en direction des femmes car le poids des cancers féminins, comme le cancer du sein et celui du col de l'utérus, qui sont responsables de plus d'un quart de l'ensemble de la mortalité féminine mondiale, pourrait être notablement réduit en améliorant la sensibilisation et le dépistage.
Les femmes doivent apprendre à reconnaître les premiers signes de la maladie et à réagir rapidement et sans craindre l'opprobre si elles pensent être malades. Il faut absolument « se débarrasser du mythe selon lequel le cancer tue sans que l'on ne puisse rien faire contre ça », a insisté Anne Reeler.
Le cancer tue davantage que la tuberculose, le paludisme et le sida dans les pays en développement, qui sont sous la menace d'un véritable « tsunami », s'alarment des experts.Sur les 7,6 millions de décès liés au cancer survenus l'an dernier dans le monde, 60 % ont été recensés dans les pays les plus...

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