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Culture - Biographie musicale

Brel, sa vie, cette valse à mille temps…

Premier des trois spectacles* que le Casino du Liban programme à l'occasion des Jeux de la francophonie, « Brel, de Bruxelles aux Marquises » a réveillé - dans la salle même où il s'était produit avant la guerre - le souvenir du grand Jacques.
Certains se souviennent encore du concert qu'avait donné Brel, en 1966, au théâtre du Casino du Liban. C'est dans ce même lieu, où avait résonné sa voix inimitable, que les inconditionnels du grand Jacques se sont retrouvés, trente ans et des poussières plus tard, pour assister à « la première mondiale » de la biographie musicale que lui consacre Jacques Pessis (journaliste, auteur de nombreux ouvrages consacrés à la chanson française, qui signe également le spectacle Piaf, une vie en rose et noir *).
Un auditoire composé donc, en grande partie, de fans de la première heure (parmi lesquels : le député Ahmad Fatfat, l'ambassadeur de Belgique, l'ambassadrice de Grande-Bretagne) et, dans une plus faible mesure, de jeunes (un nourrisson même !) venus découvrir la vie de cette voix légendaire de la chanson française.
Une vie de Brel relatée à travers ses titres les plus célèbres, de Quand on n'a que l'amour à Amsterdam, en passant par Ne me quitte pas, La chanson des vieux amants, Vésoul, Madeleine, Les Flamandes... Chantés par Nathalie Lhermitte, accompagnée de l'excellent accordéoniste Aurélien Noël, avec de larges bribes contées par Jacques Pessis. Le tout dans une mise en scène et un décor sobres qui laissent la part belle à l'évocation.

Une poésie intemporelle
Passé l'étonnement du choix d'une interprétation féminine - une belle voix, certes puissante, mais qui, par moments, monte trop dans les aigus - et en ne s'attardant pas trop sur le scénario, un peu trop galvaudé, de la jeune femme en recherche d'emploi qui débarque à Bruxelles - et sur scène - sa valise à la main, le spectateur est vite transporté dans l'univers de Brel. Par la magie de ses chansons, à la poésie incomparable, universelle et intemporelle, interprétées avec fougue et ce qu'il faut de gestuelle symbolique par Nathalie Lhermitte. Et par la narration qui, bien que pouvant évoquer le ton professoral (mais c'est la loi du genre !), réussit à donner un aperçu des différents traits de personnalité du grand Jacques : passionné et entêté, aventurier et rigoureux, attaché à son épouse Miche, qu'il ne quittera jamais, mais grand séducteur, père aimant, sévère et peu présent...
En retraçant, à coup de repères biographiques et d'anecdotes inédites, les grandes lignes du destin du plus célèbre chanteur du Plat pays, Jacques Pessis raconte une existence faite d'intensité, de passion et de quête de « l'inaccessible étoile ».
De Bruxelles, que ce fils « chahuteur » d'un « respectable marchand de cartons » décide de quitter très tôt pour tenter sa chance dans des cabarets parisiens, aux îles Marquises, où le portera le souffle de l'aventure et des amours tumultueuses, la vie de Brel fut exigeante et tourbillonnante. À l'image de sa Valse à mille temps, magistralement interprétée par Nathalie Lhermitte. Laquelle a su, également, au cours du spectacle, tout aussi bien arracher des larmes au public, avec sa reprise des Vieux, qu'à l'amuser, en faisant à un monsieur du premier rang le coup des Bonbons. Comprendre par là, qu'elle l'a malicieusement arraché à son siège en lui tendant un paquet de bonbons et l'a entraîné à son bras sur scène, le temps d'une petite ballade.
Il faut signaler aussi son époustouflante performance, vocale et de comédienne, quand elle incarne la Môme Piaf, qui écoutait, paraît-il, à la fin de sa vie, Les Vieux de Brel en boucle. Une prestation remarquable, longuement applaudie, qui donne un délicieux avant-goût du spectacle de ce soir.

* Ce soir « Piaf, une vie en rose et noir » puis, les 25 et 26 septembre, l'opéra théâtralisé d'Amin Maalouf, « Cette nuit-là ».
Certains se souviennent encore du concert qu'avait donné Brel, en 1966, au théâtre du Casino du Liban. C'est dans ce même lieu, où avait résonné sa voix inimitable, que les inconditionnels du grand Jacques se sont retrouvés, trente ans et des poussières plus tard, pour assister à « la première...

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