Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Les talibans frappent à Kaboul : 16 morts

Six soldats italiens et 10 civils afghans ont été tués hier à Kaboul dans un attentat des talibans contre les troupes de l'OTAN, nouveau coup porté aux efforts de stabilisation de la communauté internationale au moment où l'Afghanistan s'enfonce dans la crise politique née des soupçons de fraudes massives à la présidentielle.
En milieu de matinée, un kamikaze a précipité sa voiture piégée contre un véhicule blindé léger italien, sur l'une des artères les plus fréquentées de la capitale afghane. Les talibans ont aussitôt revendiqué cet attentat parmi les plus meurtriers visant les forces internationales en huit années de guerre. L'attaque a eu lieu à environ 1,5 km du centre-ville, mais l'explosion a secoué tout Kaboul. Rome a rapidement confirmé que six soldats d'une unité de parachutistes engagés dans la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN avaient péri, et Kaboul a annoncé la mort de dix civils afghans.
Ce nouvel attentat survient alors que les fraudes apparemment massives qui retardent les résultats de la présidentielle du 20 août embarrassent les Occidentaux. Selon les experts, ils sont tiraillés entre la nécessité de conserver une certaine crédibilité et légitimité au sortant Hamid Karzaï - qu'ils ont installé au pouvoir il y a huit ans et qui est largement en tête des suffrages du 20 août -, et les difficultés qu'engendrerait l'organisation d'un second tour face à des talibans revigorés, qui ont juré de perturber le processus électoral. Car les opinions publiques de la quarantaine de pays engagés dans la force de l'OTAN, États-Unis en tête, sont de plus en plus rétives à l'engagement de leurs soldats dans le bourbier afghan et 2009 est déjà de très loin l'année la plus meurtrière pour les troupes étrangères.
M. Karzaï a démenti hier qu'il y ait eu des « fraudes massives », les jugeant simplement « mineures ». Mercredi, la commission électorale lui a donné la majorité absolue des suffrages avec 54,6 %, devançant largement son principal rival Abdullah Abdullah (27,8 %). Mais il ne peut être proclamé officiellement réélu qu'au terme des enquêtes sur des centaines de milliers de bulletins frauduleux qui, si une part importante est invalidée, pourraient le pousser à un second tour. Mercredi, les observateurs de l'Union européenne ont assuré qu'environ 1,5 million de bulletins étaient « suspects », soit près d'un sur quatre, la grande majorité en faveur de M. Karzaï. L'UE a également promis de ne pas « se faire la complice d'une tentative de fraude massive ». Et hier, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a estimé que les soupçons de fraude « compliquent indéniablement la tâche » des États-Unis.
D'autre part, une commission d'enquête du gouvernement afghan a estimé hier que la force de l'OTAN a « pris une mauvaise décision » en bombardant le 4 septembre deux camions-citernes d'essence dérobés par les talibans à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, tuant 30 civils. Le rapport accuse aussi les insurgés islamistes d'avoir leur part de responsabilité dans le drame.
Six soldats italiens et 10 civils afghans ont été tués hier à Kaboul dans un attentat des talibans contre les troupes de l'OTAN, nouveau coup porté aux efforts de stabilisation de la communauté internationale au moment où l'Afghanistan s'enfonce dans la crise politique née des soupçons de fraudes massives à la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut