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Économie - Paradis fiscaux

Singapour à son tour rattrapée par la question du secret bancaire

Transparency International accuse deux banques de la cité-État d'abriter des fonds pour le compte de la junte birmane.
Les accusations d'une ONG affirmant que deux banques de Singapour abritent des fonds pour le compte de la junte birmane embarrassent la cité-État, de nouveau mise en cause sur l'absence de transparence de son système bancaire.
Considérée comme peu corrompue et solide sur le plan financier, Singapour est aussi considérée comme une destination idéale pour de l'argent douteux, estiment les experts.
« Il a été établi plusieurs fois que des individus corrompus, qu'ils soient hommes politiques, hommes d'affaires ou simples citoyens aisés, ont utilisé des pays comme Singapour pour protéger des revenus d'origine douteuse », a ainsi estimé un porte-parole de l'ONG Transparency International (TI).
« Tant que personne ne souhaite savoir d'où provient l'argent, il sera facile de soustraire des fonds à l'attention des autorités fiscales, mais surtout de dissimuler de l'argent censé être investi dans un pays ou un programme », a-t-il ajouté à l'AFP.
L'organisation EarthRights International (ERI), basée aux Etats-Unis, a affirmé la semaine dernière que les groupes français Total et américain Chevron enrichissaient - via un projet gazier - la junte birmane, pourtant sous le coup de sanctions financières des États-Unis et de l'Union européenne.
Citant des sources « confidentielles et crédibles », l'ONG a assuré que la très grande majorité des fonds échappait au budget national et reposait dans deux banques de Singapour : DBS Group Holdings et le groupe bancaire singapourien Oversea-Chinese Banking (OCBC).
Les deux intéressées ont farouchement démenti les allégations d'ERI en qualifiant son rapport de « totalement faux et dépourvu de fondement ».
La polémique a même obligé le gouvernement singapourien à se fendre d'une mise au point par le truchement de l'Autorité monétaire de Singapour (AMS), qui fait office de banque centrale.
Dans une réponse écrite aux questions des journalistes, l'AMS a insisté sur les outils de contrôle en vigueur contre le blanchiment et le financement d'activités terroristes. « Cela inclut des procédures visant à identifier et connaître les clients, surveiller et signaler les transactions suspectes », a indiqué l'Autorité.
Mais à l'instar de Monaco ou de la Suisse en Europe, Singapour conserve une réputation ambivalente quant à l'origine de certains fonds que ses banques abritent.
L'Indonésie voisine tente par exemple de recouvrer des dizaines de millions de dollars datant du règne de l'ex-dictateur Suharto, décédé en 2008.
Aux Philippines, des organisations tentent de remettre la main sur quelque 25 millions de dollars qui appartenaient à la famille de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos, et qui sont actuellement gelés dans un établissement offshore de Singapour.
La cité-État figure toujours sur la liste de l'Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE) des pays qui n'ont pas encore pleinement mis en œuvre les accords sur le partage de données fiscales pour lutter contre la fraude. Mais le gouvernement singapourien a promis d'amender ses lois et de négocier des accords fiscaux pour se conformer aux exigences de l'OCDE.
Selon les dernières statistiques disponibles datant de 2007, les avoirs gérés à Singapour s'élevaient à 814 milliards de dollars, soit une hausse de 32 % en glissement annuel. 86% d'entre eux provenaient de l'étranger.
Les accusations d'une ONG affirmant que deux banques de Singapour abritent des fonds pour le compte de la junte birmane embarrassent la cité-État, de nouveau mise en cause sur l'absence de transparence de son système bancaire.Considérée comme peu corrompue et solide sur le plan financier, Singapour est aussi considérée comme une...

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