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Culture - Correspondance

Avec « Fada Rive droite »… l’exode différemment

« Fada Rive droite », un divertissement africain à 3 fins, signé Arezki Mellal et mis en scène par Nabil el-Azan (compagnie La Barraca/ le théâtre monde) sur les planches du théâtre Gilgamesh, est un des mille spectacles/jour présentés pendant le Festival Off d'Avignon, édition 2009.
Une scène dépouillée où les chaises et les tabourets, avec ou sans barreaux, jouent les décors amovibles. Trois personnages, Love, Lucifer et Dragon rouge, sont à « Fada », en transit vers un paradis nommé Europe... Ils attendent le filon, l'astuce qui va leur permettre de passer la frontière - de préférence vivants - et de rester le plus longtemps possible du bon côté.   
Fada Rive droite parle d'Afrique, d'exode, de corruption, de pillage, etc. Mais attention, on n'y trouvera pas trace de misérabilisme ou de complainte.
Pendant 75 minutes, le spectateur est invité, au son de la cora, du djembé et des flûtes africaines (magnifique Dramane Dembélé), à entrer dans une danse endiablée, passant du rire à la consternation, de la fête à une mélancolie tenace, indécrottable...
« Fada », c'est un camp de transit, de l'autre côté... Un camp à la situation géographique indéfinie ; une enclave au-delà d'une frontière imaginaire, tracée par une main diabolique... Mais le diable ne réside pas que d'un seul côté de la frontière. Et les trois compères - à l'énergie formidable - ne ménagent pas leur peine pour embarquer les spectateurs dans un voyage aller/retour au pays des
désillusions.
Et ils y réussissent avec une joie féroce.
Et l'on sort de « Fada... » la tête en fête... Mais avec au fond du cœur un sentiment terrible d'impuissance.
À écouter l'écriture de l'Algérien Arezki Mellal - rageuse comme un rap, chantante comme une douce fable, résolument libre -, on ne peut qu'être heureux que quelques immigrés « faminés » aient réussi à « exoder ». Et l'on est immanquablement « coléré » contre tous ces murs érigés en frontières...
Une scène dépouillée où les chaises et les tabourets, avec ou sans barreaux, jouent les décors amovibles. Trois personnages, Love, Lucifer et Dragon rouge, sont à « Fada », en transit vers un paradis nommé Europe... Ils attendent le filon, l'astuce qui va leur permettre de passer la frontière - de...
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