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Culture - Correspondance

« Mami Wata » sur cimaises, déesse de toutes les mers et de tous les temps

Il y a le chant des sirènes et aussi celui de Mami Wata, cette déesse africaine de l'eau, parée de longs cheveux, de serpents et de puissance. Objet de culte et symbole haut en couleur, elle ne pouvait qu'inspirer les artistes.
L'esprit de l'eau est changeant et ondulant, capricieux comme la lune. Et ainsi est  Mami Wata,  à laquelle le Musée national des arts africains à Washington dédie une exposition qui la présente à travers ses divers symboles.  Mami Wata (Mammy Water ou maman eau) est une divinité aquatique dont le culte est répandu dans le Contient noir et sa diaspora. C'est la déesse des eaux, mais aussi la crainte des pêcheurs, et elle symbolise autant la mer nourricière que l'océan destructeur. Elle est souvent représentée sous les traits d'une sirène ou d'une belle jeune femme brandissant des serpents. Ses multiples personnalités sont évoquées dans cette exposition en  111 œuvres réalisées de part et d'autre de l'Atlantique : du Togo au Bénin, de Haïti à Los Angeles.

Elle chérira toujours
la grande bleue

Personnage du folklore, objet de superstition, ange ou démon, elle demeure picturalement une source de grande inspiration. Elle est de la famille des naïades, des nymphes et des néréides,  d'où son caractère universel. Dans une toile en provenance du Kinshasa datée de 1990, on la voit assise dans l'eau, tenant en main son miroir-lune et peignant ses longs cheveux. Elle serait inspirée d'une figure de proue d'un ancien navire voguant le long des côtes africaines. Pour souligner cette association, on a placé, à côté, un buste de femme dénudée ayant orné ce même type de navire et prêté par un musée marin.
Parfois, Mami Wata a plusieurs bras et plusieurs têtes, c'est qu'elle a roulé du côté de l'Inde. Au gré du courant, on la retrouve madone portugaise ou aussi blonde que Daryl Hannah dans le film Splash. En République dominicaine, elle est Santa Marta la Dominadora et même, avec un nom chrétien, elle demeure, par le biais d'un transfert culturel, africaine de corps et d'âme. On dresse aussi des autels à son intention, pareils à des tables de toilette où l'on dispose tout ce dont elle a besoin pour parfaire sa beauté. C'est en Haïti qu'ils sont le plus élaborés. Une telle habitude a traversé l'Atlantique avec le commerce des esclaves. Certains voient en elle une protectrice des femmes qui travaillent.
À l'instar de Cléopâtre, elle se pare de serpents, symbole de l'éternité, car ils renaîtraient après chaque changement de peau. Dans une sculpture nigérienne du XXe siècle, des serpents sont enroulés autour de ses bras, levés vers le ciel, image également traitée dans un bas-relief du temple de Knossos (Crète) et remontant au XVIe siècle avant J-C. Mami Wata entraîne ainsi dans son flot le visiteur qui se voit en train de surfer sur les côtes du globe et les époques. Cette déesse, femme libre qui toujours chérira la mer, a pour descendance des stars de cinéma : Anita Ekberg plongeant toute habillée dans la fontaine de Trevi (La Dolce Vita), Ursula Andress dégoulinante d'eau, Bond Girl de Dr. No sortant des vagues et autres sirènes séductrices. Autant de grâce et de glamour qui se déversent dans la grande bleue à la rencontre de Mami Wata.

L'esprit de l'eau est changeant et ondulant, capricieux comme la lune. Et ainsi est  Mami Wata,  à laquelle le Musée national des arts africains à Washington dédie une exposition qui la présente à travers ses divers symboles.  Mami Wata (Mammy Water ou maman eau) est une divinité aquatique dont le culte est répandu...

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