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Lifestyle - Success Story

Joe Hachem : cartes sur table !

Pour lui, le poker, et en particulier le Texas Hold'em qu'il affectionne, est synonyme de jeu responsable, de sport cérébral et de succès. Une façon de penser, de se tenir, de se retenir et de vivre. Joe Hachem, champion du monde en 2005 et vainqueur du World Poker Tour l'année suivante, est l'invité d'honneur du premier Lebanese Poker Championship qui se tient dans la salle des Ambassadeurs du Casino du Liban aujourd'hui, et les 24 et 25 juillet.
Même si l'écrin est prestigieux, notre casino national, après les plus grands casinos du monde, lui déroule son tapis rouge pour ces quelques jours de compétition : Joe Hachem débarque sur son terrain favori en toute simplicité, le sourire au bord de son as de cœur. Rien ne semble avoir altéré l'humilité du champion du monde du World Series of Poker (WSOP), qui lui avait alors rapporté la coquette somme de 7,5 millions de dollars, le propulsant, sans préparation, dans la cour des milliardaires et des tenants de titres.
Ses goûts et ses bonheurs sont restés les mêmes, affirme-t-il. Il suffit pour le constater de le regarder et de l'écouter. « C'est sûrement très sécurisant, mais j'ai toujours eu tout ce qu'il me fallait : ma famille, une femme que j'aime, de superbes enfants et une belle maison en Australie. J'étais déjà heureux avant ! » Intronisé Poker Star dans l'association éponyme, privilège que seuls les grands joueurs obtiennent, il a surtout envie de continuer à pratiquer ce « sport » avec un esprit sain et en être un de ses meilleurs ambassadeurs dans le monde. « Aujourd'hui, même les grandes sociétés m'invitent à des conférences, car à leurs yeux, gérer une affaire ou une société doit se faire un peu comme un joueur mène une partie, et la gagne. »
Dans son désir de démocratiser le jeu en lui ôtant toute connotation péjorative et faire du Liban, à travers cette compétition nationale annuelle, une destination incontournable pour tous les joueurs de la région, le Casino du Liban a trouvé en lui l'exemple parfait, l'emblème idéal. Une star de renommée internationale, et qui plus est, un enfant du pays, respecté pour son talent et sa générosité. Le championnat, qui se déroule sur trois jours, démarre aujourd'hui. Il a été précédé d'un tournoi à but caritatif, organisé le mardi 21 juillet, dont les fonds collectés des participants se sont élevés à 50 000 dollars. Il faudrait rajouter à cette belle générosité collective celle des 25 employés du Casino du Liban, qui ont offert leur salaire de la soirée, et 25 000 dollars, contribution personnelle de Joe Hachem. Soit environ 80 000 dollars qui ont été versés au Children Cancer Center of Lebanon. « Je voulais, avoue le champion, redistribuer un peu de ce que la vie m'a donné, chez moi d'abord. »

Discipline
« J'ai le cœur et le sang libanais », précise-t-il avec un véritable accent australien. Normal, il a quitté son pays à l'âge de six ans. Avec le temps et les épreuves, le jeune homme, 42 ans, a appris à tempérer cette fougue typiquement locale en développant les quatre mots qui le définissent à présent : courage, patience, discipline et sang-froid. « Au poker, comme dans la vie personnelle, comme dans les affaires, il s'agit de prendre son temps, d'observer son adversaire et de choisir la bonne décision au bon moment. » Chiropracteur durant des années - les cartes n'étaient alors qu'un passe-temps entre amis et cousins, « une façon de passer une bonne soirée à 10 dollars, en partageant une bonne pizza ! » -, Joe se voit contraint d'abandonner un métier qu'il maniait parfaitement, ses mains ayant été atteintes par un mal que les médecins n'ont toujours pas réussi à définir. « À cette période, le poker commençait à changer de visage et de cible, et à se développer dans le monde grâce à des concours de plus en plus nombreux et importants. Les tournois devenaient ainsi de véritables compétitions où le jeu ne consistait pas à faire des paris, puisque le participant paie un droit d'accès, mais remporter un titre et un prix. »
« Kaikey », c'est ainsi qu'il fut surnommé, fait ses premiers pas timides sur Internet et sur les tapis verts des casinos de Melbourne. En 2005, et pour accompagner un ami qualifié pour participer au World Series of Poker à Las Vegas, il se lance, auprès de 5 619 participants, dans le plus grand pari de sa vie. Durant 7 jours, 14 heures par jour, parti perdant, « j'étais celui qui avait le moins de fiches », il grignote des places sans abandonner une once de sa concentration. « Pour moi, il n'y avait aucune place à l'erreur. Les autres se sont affrontés entre eux au lieu de sortir le faible que j'étais ! » Lorsqu'il ne restait plus que quatre joueurs, « je me suis rendu compte qu'il fallait que je gagne. Le monde ne se souvient que du premier. J'ai su que c'était possible. L'argent était, certes, important, mais combien de personnes ont-ils la chance d'être champions du monde ? ». L'instant de la victoire, il s'en souvient surtout comme d'un brouillard, la fin d'une épreuve physique, psychologique et émotionnelle. « J'étais anesthésié, épuisé. Ce n'est que le lendemain, en me regardant dans le miroir, que j'ai pleuré... »

L'après
Le temps de retrouver ses esprits et son sang-froid, il constate : « C'était magnifique de gagner, mais il me fallait valider cette victoire. » L'année suivante, il remporte le prestigieux World Poker Tour. « Nous ne sommes que quatre joueurs dans le monde à avoir remporté les deux tournois. » Entre contrôle et agression, plaisir et métier, Joe Hachem pratique son sport préféré dans toutes les grandes compétitions mondiales, empochant au passage des pactoles non négligeables et la satisfaction de faire une chose qu'il aime. « Il faut, comme pour tout dans la vie, minimiser les risques, maximiser les gains et choisir le moment d'être agressif, précise-t-il avec un calme teinté de douceur. Je souhaite que ma présence, à l'occasion du lancement du Lebanese Poker Championship, contribue à donner à l'événement l'élan et le sérieux qu'il mérite. »
Même si l'écrin est prestigieux, notre casino national, après les plus grands casinos du monde, lui déroule son tapis rouge pour ces quelques jours de compétition : Joe Hachem débarque sur son terrain favori en toute simplicité, le sourire au bord de son as de cœur. Rien ne semble avoir altéré l'humilité du...

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