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Moyen Orient et Monde - Iran

Mashaie, le vice-président controversé, s’accroche à son poste

Khamenei demande à Ahmadinejad d'évincer Mashaie.
Le projet de référendum proposé par l'ancien président réformateur iranien, Mohammad Khatami, pour « sortir de la crise actuelle » a été vigoureusement dénoncé par le grand quotidien conservateur iranien Kayhan, qui l'a qualifié de complot étranger. « En proposant un référendum, ils poursuivent une autre partie du scénario préparé à l'avance par l'Occident pour comploter » contre le régime iranien, écrit dans un éditorial le directeur du journal, Hossein Shariatmadari, nommé par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. « La fonction d'un tel scénario est d'augmenter le feu de la tension. Un espoir que les amis de Khatami ne verront pas se réaliser », assure M. Shariatmadari. Il ajoute que ces agissements auront pour résultat « une énorme tempête qui finira par emporter les nouveaux hypocrites », en allusion au terme utilisé pour qualifier les Moudjahidine du peuple, principal groupe de l'opposition armée basée en Irak, au début de la révolution.
L'ex-président Khatami avait proposé lundi « l'organisation d'un référendum » comme la seule solution pour sortir de la crise actuelle provoquée par la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad. « On doit demander aux gens s'ils sont satisfaits de ce qui s'est passé ? Si la majorité des gens acceptent la situation actuelle, alors nous l'accepterons aussi », a ajouté M. Khatami.
L'Association des religieux combattants (ARC), dirigée par M. Khatami et qui regroupe les religieux réformateurs, a également demandé lundi l'organisation d'un référendum.
Pour argumenter la thèse du complot étranger, Kayhan accuse M. Khatami d'avoir repris un projet de référendum proposé par Michael Ledeen, un collaborateur de l'ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld et de l'ancien vice-président Dick Cheney.
Le quotidien Khabar, également conservateur, affirme pour sa part que le projet de référendum remettrait en cause les fondements du régime.
Lundi, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait à nouveau accusé l'étranger d'avoir fomenté les troubles consécutifs à la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad.
De son côté, le chef de la police iranienne a accusé les dirigeants de l'opposition de créer des tensions dans le pays en semant le doute sur les résultats de l'élection présidentielle du 12 juin, a rapporté hier l'agence officielle IRNA. « Les forces de l'ordre doivent agir avec détermination pour défendre la loi » face « à ceux qui veulent semer les graines de la discorde », a-t-il ajouté.
Parallèlement, les pressions politiques se sont accentuées hier sur Mahmoud Ahmadinejad, pour qu'il renonce à son choix d'Esfandiar Rahim Mashaie comme premier vice-président. L'ayatollah Khamenei lui-même a demandé à son protégé de limoger Rahim Mashaie, dont la fille est mariée au fils du chef de l'État, et qui avait soulevé un tollé en 2008 en affirmant que l'Iran était l'ami de tout le monde, y compris du peuple israélien. La requête « sérieuse » du guide suprême de la révolution a été transmise par écrit au chef de l'État, a précisé le premier vice-président du Majlis (Parlement), Mohammad-Hassan Aboutorabi-Fard. « Le limogeage ou l'acceptation de la démission de Mashaie doit être annoncé par le président sans le moindre délai », avait déclaré auparavant ce parlementaire en vue mardi à l'agence de presse ISNA. L'ayatollah Ahmad Khatami, traditionnel allié d'Ahmadinejad, avait invité ce week-end le président à revenir sur sa décision, de même que le rédacteur en chef du quotidien conservateur Kayhan, Hossein Shariatmadar.
Dans le même temps, Esfandiar Rahim Mashaie a démenti qu'il avait démissionné, comme un organe de presse iranienne l'avait affirmé dimanche. Il a ainsi affirmé hier dans un entretien avec l'agence officielle IRNA qu'il restait à son poste malgré les critiques dont il fait l'objet. Il a ajouté qu'il allait « œuvrer » aux côtés du président pour « accélérer » le travail du gouvernement.
Enfin, environ 200 policiers et membres de la milice islamiste des Bassidj étaient déployés mardi soir sur la principale place du centre de Téhéran pour empêcher la tenue d'une éventuelle manifestation, a-t-on appris auprès de témoins.
Le projet de référendum proposé par l'ancien président réformateur iranien, Mohammad Khatami, pour « sortir de la crise actuelle » a été vigoureusement dénoncé par le grand quotidien conservateur iranien Kayhan, qui l'a qualifié de complot étranger. « En proposant un...

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