Rechercher
Rechercher

Économie - Chine

Pékin poursuit son ambitieuse stratégie d’acquisition des hydrocarbures

À fin avril, le pays avait investi au total près de 46 milliards de dollars dans les ressources naturelles.
Riches, soutenues par leur gouvernement, les compagnies pétrolières chinoises rivalisent d'achats record dans les hydrocarbures à l'étranger dans une période opportune de crise économique et de baisse des prix des actifs.
Le premier raffineur d'Asie, Sinopec, doit ainsi acquérir le canadien Addax Petroleum pour 7,2 milliards de dollars américains, selon un accord annoncé mercredi, peu après que PetroChina eut racheté 45,51 % du groupe énergétique Singapore Petroleum.
Ces 7 milliards constitueront un record pour le rachat d'un pétrolier étranger par une société chinoise, surpassant les 4,18 milliards de dollars versés en 2005 par CNPC pour le contrôle du canadien PetroKazakhstan.
Ils restent toutefois en deçà des près de 13 milliards déboursés en 2008 par Chinalco, géant chinois de l'aluminium, pour une part de Rio Tinto Plc, branche cotée à Londres du géant minier anglo-australien.
Un exploit que Chinalco aurait voulu dépasser cette année, en apportant jusqu'à 19,5 milliards de dollars à Rio Tinto, mais qui a échoué après une fronde des actionnaires de sa cible.
Avec Addax, Sinopec, qui importe 70 % de son pétrole et a vu ses activités raffinerie plonger dans le rouge l'an dernier, sécurise un approvisionnement en Afrique et au Kurdistan irakien et « sera moins vulnérable aux fluctuations des cours internationaux », dit à l'AFP Thomas Grieder, analyste de IHS Global Insight.
« Le pétrole est aujourd'hui à la moitié de son prix de l'an dernier et il est devenu plus facile d'acheter, même si le prix (pour Addax) est assez élevé », note Jean-Pierre Favennec de l'Institut français du pétrole.
L'offre représente une surcote de 47 % par rapport au prix du 5 juin, juste avant l'annonce de discussions préliminaires.
Rien qui n'étonne M. Grieder: « c'est assez typique des entreprises chinoises qui paient couramment plus de 30 % au-dessus du marché. Elles ont le soutien du gouvernement, de gros revenus et peuvent se permettre d'écarter ainsi les compétiteurs ».
Le soutien de Pékin à son secteur de l'énergie s'est notamment manifesté cette année dans une série de prêts concédés à d'autres pays, assortis de contrats de livraison de pétrole, notamment au Brésil et à la Russie.
« Il y a une motivation politique derrière ce type d'accords, qui renforcent la sécurité énergétique de la Chine et la compétitivité de ses entreprises », ajoute M. Grieder.
« La Chine est un pays qui porte au paroxysme la volonté d'assurer l'avenir », approuve Jean-Pierre Favennec, qui note aussi que d'autres, avant elle, ont été « dans la même logique », notamment les Français avec la création en 1924 de la Compagnie française des pétroles, ancêtre de Total.
À fin avril, la Chine avait investi au total près de 46 milliards de dollars dans les ressources naturelles, dont les hydrocarbures, à l'étranger, selon un rapport officiel cité par les médias.
Sur tous les continents : « La plupart des pays asiatiques importent leur pétrole du Moyen-Orient. C'est le plus près. Sauf la Chine qui a une politique de diversification systématique et importe aussi beaucoup du Soudan, d'Angola, du Nigeria - où Addax a une grosse production », souligne M. Favennec.
Avec Addax, elle prend pied au Kurdistan irakien et l'important champ de Taq Taq, non sans prendre le risque d'être mis par le gouvernement irakien sur une liste noire pour les champs du sud du pays, selon des analystes.
Victor Shum, analyste de Pervin and Gertz, minimise : « On ne peut pas savoir. L'Irak est toujours un marché en évolution. Le gouvernement aussi. »
Même si « le ministre du pétrole irakien était enclin à punir Sinopec (...), d'autres ministres seront vraisemblablement moins enthousiastes à l'idée de se mesurer à la Chine », renchérit dans une note Samuel Ciszuk, de Global Insight.
Riches, soutenues par leur gouvernement, les compagnies pétrolières chinoises rivalisent d'achats record dans les hydrocarbures à l'étranger dans une période opportune de crise économique et de baisse des prix des actifs.Le premier raffineur d'Asie, Sinopec, doit ainsi acquérir le canadien Addax Petroleum pour 7,2 milliards de dollars...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut