Nouveaux sites de Belgique, Suisse et France au patrimoine mondial

Le palais de Stoclet à Bruxelles, la tour Hercule, phare au nord-est de l'Espagne, et les villes suisses de La Chaux-de-Fonds et Le Locle, témoignages de l'industrie horlogère, ont été inscrits samedi par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Le Comité du patrimoine mondial réuni à Séville (Sud) a également ajouté samedi soir à la liste le pont-canal et le canal de Pontcysyllte au pays de Galles (Royaume-Uni), ainsi que les anciennes salines de Salins-les-bains (Est de la France), en complément de la Saline royale d'Arc-et-Senans. Ces décisions ont été annoncées au sixième jour de la session annuelle du comité, qui se poursuit jusqu'à mardi, à l'issue de délibérations qui se sont terminées tard dans la soirée.
Le comité avait déjà inscrit vendredi huit nouveaux sites, dont le massif italien des Dolomites, le mont Wutai en Chine, connu pour ses lieux de culte bouddhistes, et la mer de Wadden, sanctuaire pour oiseaux migrateurs au nord de l'Allemagne et des Pays-Bas. Avaient également été ajoutés à la liste le site historique de Cidade Velha au Cap Vert, les ruines de Loropéni au Burkina Faso, le système hydraulique historique de Shushtar en Iran, la montagne sacrée de Sulamain-Too (Kirghizistan) et les tombes royales de la dynastie Joseon (XVe-XXe siècles) en Corée du Sud.
La tour d'Hercule, un phare de l'époque romaine situé à La Corogne, en Galice (Nord-Ouest de l'Espagne), unique phare de l'Antiquité encore en activité, a été inscrit par l'Unesco en raison de « sa valeur universelle exceptionnelle ». Les villes suisses de La Chaux-de-Fonds et Le Locle, dont la configuration urbaine a été réalisée spécialement pour l'industrie horlogère au début du XIXe siècle, sont un « exemple notable des villes mono-industrielles bien conservées et encore en activité aujourd'hui », selon l'Unesco.
Le palais Stoclet à Bruxelles, un hôtel particulier érigé de 1905 à 1911 par l'architecte autrichien Joseph Hoffmann, est considéré comme un « chef-d'œuvre de la Sécession viennoise », courant d'art nouveau autrichien, et est « un parfait exemple d'intégration de tous les arts ».
L'œuvre architecturale et urbaine du Français d'origine suisse Le Corbusier, répartie sur plusieurs pays (Allemagne, Argentine, Belgique, France, Japon et Suisse), n'a en revanche pas été retenue samedi par le comité. L'Unesco n'a pas donné d'explication sur cette décision.
Le pont-canal et le canal de Pontcysyllte, au nord-est du pays de Galles, sont pour leur part considérés comme une « authentique prouesse de l'ingénierie civile de l'époque de la Révolution industrielle ».
Par ailleurs, la ville sacrée de Caral-Supe au Pérou et la ville slovaque de Levoca ont été inscrites hier sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Le site archéologique pré-Inca de Caral-Supe, qui s'étend sur 626 hectares, est situé sur un plateau désertique aride en surplomb de la verdoyante vallée de Supe. Il date de la période archaïque tardive des Andes centrales, il y a 5 000 ans, selon l'Unesco, qui le qualifie de « site impressionnant en termes de conception et de complexité de ses éléments architecturaux et spatiaux ».
La ville de Levoca a été fondée aux XIIIe et XIVe siècles, au sein d'une enceinte fortifiée. « L'essentiel du site a été préservé et on y trouve l'église Saint-Jacques avec ses dix autels du XVe et XVIe siècle, une collection remarquable de retables en bois polychromes de style gothique tardif », a indiqué l'Unesco.
Au total, 27 sites naturels ou culturels sont en lice pour l'inscription au patrimoine mondial, qui compte déjà 878 sites inscrits, dont 679 sites culturels, 174 sites naturels et 25 sites mixtes, dans 145 pays.