Rechercher
Rechercher

Législatives : juin 2009 - Tout le monde en parle

Que chacun invente sa démocratie !

Je joins ma voix à tous ceux et celles qui ont voté contre le 8 Mars aux élections et les invite à constituer une sorte d'observatoire du fonctionnement de la vie politique dans ce pays dans le but essentiel de vérifier régulièrement si les leaders libanais agissent pour renforcer la démocratie ou pour l'affaiblir.
Aujourd'hui, je vous propose de réfléchir sur les propos émis par M. Hagop Pakradounian lors d'une interview donnée à l'hebdomadaire al-Ahram paru le 17 juin 2009. Il va sans dire que ce qui aggrave ces paroles, c'est qu'elle reflètent l'orientation politique de toute la tribu du 8 Mars.
Que dit M. Pakradounian ? Je le cite : « Le Liban ne peut être géré selon le principe de la majorité et de la minorité. » Par cette phrase pleine d'assurance, le député élu et ceux qu'il représente annulent le processus le plus démocratique du système politique, je veux parler bien entendu des élections. Car à quoi peuvent-elles bien servir alors ? Et aurait-il fait la même déclaration si le 8 Mars l'avait emporté ? Il est très probable que dans ce dernier cas, il aurait émis l'avis exactement contraire.
Il ajoute un peu plus loin dans l'interview que « le Liban a effectué un pas important sur la voie de la démocratie ». Curieuse conception de la démocratie, selon lui, qui préconise, et on entend cela dans toutes les bouches actuellement, un gouvernement d'union nationale alors que tout le monde sait que ce ne sera qu'un gouvernement de la médiocratie nationale. Ce qu'on est en train de bloquer, c'est la règle de l'alternance démocratique issue des élections. Plus grave encore, c'est la majorité gagnante qui apparaît elle-même totalement incapable de camper sur sa légitimité populaire et se résoudre à capituler devant les exigences du 8 Mars.
Je propose que nous demeurions vigilants sur les critères suivants, sans nous perdre dans les détails du marais politicien : est-ce que les agissements des leaders libanais contribuent à renforcer les institutions de l'État, à commencer par le respect de la Loi fondamentale ? Est-ce que les institutions de l'État (gouvernement, Parlement, justice) fonctionnent dans le respect des véritables règles de la démocratie et du droit ? Est-ce que l'État libanais est véritablement souverain dans toutes les parcelles de son territoire ? Est-on en train de contribuer à l'émergence d'un citoyen libanais qui porte allégeance à sa république et non à sa tribu confessionnelle ? Cette liste n'est évidemment pas exhaustive.
Les premières réponses à ces interrogations ne sont pas positives : l'élection de M. Nabih Berry à la présidence du Parlement, le report aux calendes grecques du débat sur les armes du Hezbollah, la probable constitution d'un gouvernement qui ne respectera pas la règle de l'alternance démocratique issue constituent autant d'indices de la persistance du recours à la politique des compromissions qui s'avèrent létales pour l'avenir d'un Liban démocratique.
J'ai bien peur qu'encore une fois l'élan extraordinaire des partisans libanais contre l'hégémonie de la dictature et de la pensée unique ne soit perverti par les magouilles des chefs de tribu.


Je joins ma voix à tous ceux et celles qui ont voté contre le 8 Mars aux élections et les invite à constituer une sorte d'observatoire du fonctionnement de la vie politique dans ce pays dans le but essentiel de vérifier régulièrement si les leaders libanais agissent pour renforcer la démocratie ou pour l'affaiblir.Aujourd'hui, je vous...