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Culture - Exposition

Quand les couleurs deviennent lumière

Coup de pinceau et coup de fraîcheur pour la galerie Aïda Cherfan* (centre-ville) qui ouvre ses portes après une fermeture d'une dizaine de jours. L'exposition collective qui durera jusqu'au mois de septembre présente chaque mois de nouveaux artistes qui côtoient les « habitués » de la galerie.
En noir et blanc et en couleurs, les toiles (huiles, acryliques et mixtes) d'artistes libanais et étrangers, de grand format (« pour le moment », dit Aïda Cherfan), dialoguent, se répondent et s'harmonisent.
Il y a certes ceux dont les œuvres ont peuplé la galerie au cours de l'année, comme les futaies et les bois lumineux de Michel Harmouche et qui avoisinent sans fausse note la noirceur de Sobhan Adam, le réalisme de Gabriel Sessia et le vocabulaire personnel de Hussein Madi. Par ailleurs, certains petits formats ponctuent le paysage pictural en créant des passages et des ouvertures vers un autre imaginaire, à l'instar des gouaches de Ghada Jammal ou des huiles de Chafic Abboud. « Il fallait alterner ces toiles de grands maîtres tout en trouvant le lien sous-jacent qui les unit », poursuit la galeriste.
Nouveaux venus dans ce paysage pictural homogène, illustrant une grande diversité de l'art contemporain : les travaux des Italiens Eric Serafini et Alessandro Papetti, et ceux de l'Anglais Tom Young. Ce dernier, de passage au Liban il y a quelque temps, avait profité pour croquer la ville de Beyrouth ainsi que des paysages du Chouf et d'autres régions libanaises. À l'image des anciens orientalistes, Tom Young offre à voir des « arrêts sur images » du pays du Cèdre. Le regard s'abandonne ainsi à la flânerie et à la rêverie dans ces rues Gouraud et Gemmayzé, et s'imprègne de la chaleur de cette lumière généreuse propre au Liban et magnifiée par tant d'artistes.

Différents univers
Mais la lumière n'est pas seulement distillée par les couleurs de cette exposition collective. C'est dans les interstices du noir et blanc, dans ces photos retravaillées sur bois par Eric Serafini que l'ombre a projeté ses coins lumineux. Une lueur intemporelle, presque immatérielle, qui se dégage des ces images baptisées « Haute Couture » et qui traduisent la mémoire toujours vivante. Conjugaison du passé et du présent par la fusion de la photo et de la peinture, c'est ce que livre le travail sensoriel et émotionnel de l'artiste
italien.
L'artiste milanais Alessandro Papetti, dont les recherches réalistes se concentrent sur les traces laissées par le temps à l'atelier, sur les chantiers maritimes ou dans des usines désaffectées (Fiat), offre à voir parmi ses paysages urbains : une toile grand format, illustrant une vue de l'atelier. Son travail (exposé notamment au Musée des années 30) témoigne de son rôle d'observateur devant le passage du temps.
L'artiste Bahram Hajou, de nationalité syrienne et résidant actuellement en Allemagne, peint, lui, des toiles parlantes. Le sujet de son art est l'homme dans sa solitude. Vision impressionnante qui se traduit dans certaines images répétitives, comme le visage, le corps humain et l'espace vide. Le tout baignant dans une sorte d'ambiance chimérique, alternant tour à tour lumière, obscurité et éléments de la nature, comme l'eau, la terre et la tempête qui achèvent de dessiner l'univers dramatique de Bahram Hajou.

* Galerie Aïda Cherfan Fine Art, place de l'Étoile. Ouverte du lundi au samedi, de 10h30 à 19h30. Tél. : 01/983111-222.
En noir et blanc et en couleurs, les toiles (huiles, acryliques et mixtes) d'artistes libanais et étrangers, de grand format (« pour le moment », dit Aïda Cherfan), dialoguent, se répondent et s'harmonisent. Il y a certes ceux dont les œuvres ont peuplé la galerie au cours de l'année, comme les futaies et les bois lumineux de...

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