L'avant-dernier Conseil des ministres a été marqué... par les félicitations échangées entre les ministres présents, non seulement pour leur élection, mais aussi pour le bon déroulement de l'opération électorale, qui a valu au Liban les félicitations de la communauté arabe et internationale. Toutefois, agacé d'entendre ses collègues vanter l'intégrité du scrutin, le ministre de l'Agriculture, Élias Skaff, grand perdant du vote de Zahlé, a quitté le Conseil des ministres une heure après l'ouverture des travaux. Le Conseil a également approuvé le projet du budget sans que le problème de fond sur le Conseil du Sud ne soit réglé.
La séance a été consacrée à des évaluations des opérations de vote et des réalisations du gouvernement. Selon M. Waël Bou Faour, la plus grande réalisation du gouvernement - et le mérite en revient bien entendu, surtout, au président Sleiman -, c'est d'avoir su éviter au Liban les affres d'une discorde interne. Bou Faour a rappelé que le Liban s'était trouvé, un bref moment, au bord de la guerre civile.
S'agissant du principe du partenariat dans le gouvernement du pays, les ministres de l'opposition ont souligné qu'à leurs yeux, ce partenariat doit se manifester non seulement au niveau de quelques chiffres décidés d'un commun accord, mais aussi de la prise de décision et du choix des options.
Toutefois, selon des sources concordantes de la majorité et de l'opposition, personne n'a soulevé l'épineuse question du tiers de blocage, un consensus s'étant fait que le véritable garant de l'entente interne, c'est le chef de l'État et le rôle d'arbitre qu'il peut jouer.
Dans le cours de la discussion, on apprenait que le vice-président du Conseil, le général Issam Abou Jamra, s'est plaint de ce que son collègue, le ministre Jean Oghassabian, avait pris un moment ses quartiers dans un bureau de vote. L'intéressé, pour sa part, n'a pas voulu répondre à cette accusation, ce qui a mis un terme à l'incident.
Pour sa part, le ministre des Finances, Mohammad Chatah, a informé le Conseil des ministres que le vote du 7 juin a eu des répercussions positives sur les marchés financiers : baisse d'un demi-point du taux d'intérêt sur les bons du Trésor, demande accrue sur les certificats de dépôts de la BDL, indices d'une plus grande confiance dans l'avenir.
Le budget 2009, lui, a enfin été approuvé, sans que le fond du problème ne soit réglé. En effet, le Conseil du Sud, pomme de discorde entre le président de la Chambre et celui du Conseil, a finalement été crédité d'un budget de 61,5 milliards de LL.
Toutefois, la question des indemnités de santé, des bourses scolaires et des indemnités dues aux familles des martyrs de la résistance, qui devaient, selon le projet de budget, ressortir après 2010 des ministères concernés (Affaires sociales et Santé), n'a pas été réglée. C'est le prochain gouvernement qui en décidera. Le principe de base a quand même été réaffirmé, à savoir que le Conseil du Sud relève de l'autorité de la présidence du Conseil et n'est pas une caisse autonome.
On apprend enfin que la situation de sécurité à Saïda a été examinée en Conseil des ministres, y compris la décision de déployer la troupe dans les grandes artères de la ville, pour prévenir tout dérapage sécuritaire. Mme Bahia Hariri, ministre de l'Éducation, a affirmé de son côté qu'elle a pris contact avec l'épouse du député Oussama Saad, pour lui exprimer sa sympathie et sa solidarité.
On sait que des tirs ont atteint, jeudi soir, la voiture de ce dernier, alors que sa fille se trouvait à l'intérieur du véhicule, et que c'est par miracle qu'un drame a été évité.
Sa dernière séance, le gouvernement la tiendra jeudi prochain.