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CD, DVD - Un peu plus de...

Et de quoi va-t-on parler maintenant ?

Voilà, c'est fini. Ou presque. Dimanche, le rideau est tombé sur le sujet le plus animé de ces dernières années. Qui a gagné, qui a perdu. On en débat encore un peu, surtout quand on rencontre quelqu'un avec qui on n'a pas abordé la question. Mais avec le temps, cela s'étiole. On passe à autre chose. On a ri (ou pas) le lendemain. On a fait des montages photo. On a mis des statuts provocateurs sur Facebook, envoyé des SMS : « Tu es belle, tu as voté, tu as perdu... maintenant tais-toi. » On a nargué et taquiné les perdants. On a fait la fête (ou pas). On est soulagé... Oh, on en reparlera un peu lors de la constitution du nouveau gouvernement. Après une conférence de presse. S'il y a un événement. Mais le gros est fini. L'engouement, la passion, les débats, les conversations enflammées, l'enthousiasme... ça ne concernera plus la politique. Et quelque part, c'est tant mieux. Il va falloir, désormais, être plus inventif, plus imaginatif. Il va falloir parler d'autre chose. Pas des gosses, ça stresse tout le monde, ni des écoles - le débat Jamhour/Lycée/Louise Wegman/IC, etc., c'est gonflant - ni de mode, ça n'amuse pas les hommes, ni de poker, ça n'enchante pas les femmes... On ne va pas potiner, car on l'a trop fait et ça ne sert à rien... On pourra parler des touristes qui arrivent en masse, ces 2 millions de visiteurs qu'on attend de pied ferme, mais ça ne fait pas une soirée. On pourra aussi parler des tubes de l'été, des roof tops, des futures soirées et autres partys auxquelles on va être invité (ou pas), mais il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard. On pourra aussi deviser sur les festivals, mais là, il vaut mieux y aller. Alors on parlera d'autre chose. Désormais, on va aborder LE sujet le plus éclectique et le plus excitant, celui qui va être de loin plus sympathique et parfois, voire souvent, le plus intéressant. Le plus corsé aussi. Le plus épicé. Le plus brûlant... On va parler « sexe ». Parce que l'été arrivant avec sa moiteur, sa chaleur et ses fêtes, on va être très tenté de parler « Q ». Eh oui. Le sujet qui plaît à tout le monde. Aux jeunes, aux vieux, aux médecins, aux avocats, aux journalistes, aux ingénieurs, aux artistes, aux hommes et aux femmes quoi. À tout le monde. Et voilà de quoi on va parler maintenant. Ça commencera avec une petite question de rien du tout. Une question pudique, jetée comme ça et suivie d'un petit rire gêné. Puis, quelqu'un relancera, discrètement. Et le sujet sera amorcé. Sobrement au départ. Avec sérieux. On essaiera de comprendre le pourquoi du comment d'un comportement, d'une habitude. On analysera les attitudes puis la différence aussi, la différence surtout, entre l'homme et la femme. Et le débat s'animera. Il y aura ceux qui, mal à l'aise, deviendront vulgaires pour cacher leur gêne. Lanceront une pique ou une idée vicieuse. Chercheront à provoquer sans assumer leurs propos. Il y aura celle qui baissera les yeux, ne relèvera pas, jouera la timide, la choquée aux joues rouges, mais qui n'en pensera pas moins. Qui se demandera pourquoi elle n'en sait pas autant. Et surtout pourquoi elle n'en fait pas autant. Cette femme qui rêve en cachette de l'amant de Lady Chatterley, qui n'a jamais parlé à son homme de ses fantasmes et qui acquiescera de temps en temps sur les propos d'un autre. Il y aura ladite délurée, celle qui « en » parle ouvertement, parce que les femmes peuvent en discuter aussi bien que les hommes, voire mieux. Celle-là en rira, en gloussera, parlant fort de ses émotions et de ses orgasmes, sans retenue, alors qu'elle rentrera seule le soir. Il y aura le « raj3é », le conservateur, celui qui n'aime pas aborder le sujet. Qui trouve ça ridicule. Qui rira, narquois, mais qui rira quand même. Jugeant les uns et les autres. Sa femme surtout, d'en dire un peu trop. Il y aura le pudique, celui qui aimerait aborder « la chose », mais qui n'ose pas. Et il y aura tous les autres. Qui analysent, conversent, balbutient quelques idées lues ici et là. Ceux qui en savent beaucoup, parfois trop. Ceux qui vocifèrent à qui veut l'entendre que le sexe, c'est toute leur vie, sans vraiment en connaître les raisons. Il y aura aussi ceux qui dénonceront un trop grand laisser-aller chez la jeunesse, qui n'y comprennent plus grand-chose, qui sont dépassés par les nouveaux comportements sexuels des jeunes. Et ça parlera, parlera et parlera encore, avec la même énergie que la période préélections... Parce qu'après tout, en politique comme en sexe, ce n'est souvent qu'une question de pouvoir.
Voilà, c'est fini. Ou presque. Dimanche, le rideau est tombé sur le sujet le plus animé de ces dernières années. Qui a gagné, qui a perdu. On en débat encore un peu, surtout quand on rencontre quelqu'un avec qui on n'a pas abordé la question. Mais avec le temps, cela s'étiole. On passe à autre chose. On a ri (ou pas)...

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