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Culture - Concert

Un souffle ébouriffant venu de Russie…

De Gogol à Pouchkine, de Moussorgski à Tchaïkovsky, en passant par Prokofiev, l'inspiration russe à tout vent était à l'honneur à l'église Saint-Joseph de l'USJ, avec l'Orchestre symphonique national libanais placé sous la direction du maestro Wojcieh Czepiel. De la passion, de l'impétuosité et du lyrisme pour des partitions ébouriffantes.

Ouverture au lance-flammes avec la vibrionnante Nuit sur le mont chauve de Moussorgsky, inspirée par une nouvelle de Gogol. Pour une ronde sabbatique, les sorcières s'en donnent à cœur joie dans cette œuvre colorée, torrentielle, déchaînée, d'une infernale vélocité. Une œuvre qui rejoint, dans ses lignes « fantastiques », les écumants et bouillonnants sillages des démesures orchestrales de Berlioz et de Liszt...
Démoniaque, envoûtante, furieuse dans ses élans et ses retenues cette « nuit » vouée aux esprits maléfiques, cette nuit pas comme les autres est sans nul doute une des plus marquantes de l'histoire de la musique russe.
Pour prendre le relais, le Concerto n°2  en G mineur op 63 pour violon et orchestre de Serge Prokofiev. En soliste, à l'archet, Ondin Brezeanu, fin violoniste bien connu du public pour ses nombreuses prestations sous les feux des rampes beyrouthines.
Trois mouvements (allegro moderato, andante assai et allegro ben marcato), alternant douceur et véhémence, pour traduire toutes les nuances et les accents modernes de l'avant-gardiste compositeur de Roméo et Juliette.
Si les premières mesures sont teintées d'un certain esprit méditatif et rêveur, la fin est littéralement volcanique et explosive.
Cadences libres et surprenantes, mélodies parfois sinueuses, parfois dures. Une atmosphère particulière, singulière caractérise cet opus de haute voltige technique et qui allie échos romantiques et univers rural où les danses paysannes ont une place d'honneur...
Changement de ton et d'univers avec le plus cosmopolite, prolixe et raffiné des compositeurs du pays des tsars. Il s'agit, bien sûr, de l'égalable Piotr Tchaïkovsky qu'on retrouve ici dans une Polonaise tirée de l'opéra Eugène Onéguine d'après un roman d'Alexandre Pouchkine.
 Dans ce sombre drame d'amour, de fidélité et de trahison, entre l'image de la sublime Tatiana et de Lenski, cette brillante polonaise, toute en teintes romantiques. Une polonaise qui apparaît comme un moment lumineux, d'extrême et radieuse élégance avec ses mouvements  entraînants, ondoyants, tourbillonnants.
Beauté orchestrale absolue pour un air qui ramène à de somptueuses images où l'on valse princièrement dans des salons impériaux aux lustres encore plus immenses....
Pour conclure, toujours du Tchaïkovsky et voilà la Marche slave op 31.
Entre grondement des cordes des violoncelles et battement de la grande caisse, une marche inspirée de trois airs folkloriques serbes, mais admirablement liés pour fusionner dans un tonique et énergique hymne russe d'une décapante vitalité.
Le public a été conquis par cette prestation servant avec justesse et nuance des partitions compactes et homogènes.
 Salut des musiciens et révérence du maestro (souriant et littéralement nageant dans sa transpiration), mais pas de bis.

Ouverture au lance-flammes avec la vibrionnante Nuit sur le mont chauve de Moussorgsky, inspirée par une nouvelle de Gogol. Pour une ronde sabbatique, les sorcières s'en donnent à cœur joie dans cette œuvre colorée, torrentielle, déchaînée, d'une infernale vélocité. Une œuvre qui rejoint, dans ses lignes...

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