Cité par le Haaretz, M. Netanyahu a aussi signalé qu'avant les dernières élections, il avait dit : « Nous respectons la loi et nous nous occuperons des colonies sauvages. » Selon le site Internet Ynet du Yediot, Israël pourrait accepter de démanteler quelque 26 colonies sauvages dans les prochaines semaines.
Mais ce tournant ne semble pas faire l'unanimité au Likoud. Yuli Edelstein, ministre chargé des relations entre Israël et la diaspora, a estimé pour l'AFP qu'il fallait « bannir tout lien » entre les colonies sauvages et l'Iran. Danny Danon, député Likoud, a lui aussi rejeté « un parallèle entre la menace iranienne et des concessions » en Cisjordanie.
En prévision de la rencontre imminente entre le président palestinien Mahmoud Abbas et son homologue américain jeudi à Washington, le négociateur palestinien Ahmad Qoreï a lui fait valoir qu'il n'y aurait « pas de négociations sans un arrêt complet de la colonisation, y compris ce que vous appelez la "croissance naturelle" », dans les blocs de colonies existantes. Selon le mouvement israélien anticolonisation, La Paix maintenant, plus de 100 colonies créées illégalement en Cisjordanie ont par ailleurs finalement reçu l'aval et le soutien matériel des autorités.
« Israël doit mettre fin à ses activités de colonisation, conformément aux engagements pris dans la feuille de route de 2003, afin d'ouvrir la voie à des négociations sérieuses conduisant à des résultats significatifs », a pour sa part souligné hier Nabil Abou Roudainah, porte-parole de Mahmoud Abbas. « Cette question dominera l'ordre du jour de la rencontre avec le président Obama », a-t-il ajouté. « L'autre question, c'est qu'Israël accepte enfin la solution à deux États, afin que nous puissions reprendre les négociations. » Lors de sa visite aux États-Unis, Benjamin Netanyahu n'a pas accepté ces deux exigences, pourtant défendues par le président américain. Pour se justifier, le dirigeant israélien a invoqué la prise de contrôle de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas et l'incapacité du précédent gouvernement dirigé par Ehud Olmert à conclure la paix avec les Palestiniens. Pour le nouveau chef du gouvernement israélien, il faut privilégier désormais dans les discussions les questions économiques, sécuritaires et politiques, et non plus se focaliser sur l'idée d'une solution à deux États, l'un israélien, l'autre palestinien, vivant côte à côte. « Le président Abbas va dire (à Obama) que nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles et d'encouragements. Il nous faut du concret, des mesures sur le terrain et un plan d'action pour sauver la région de l'instabilité et de la violence », a souligné Abou Roudainah.
Hier à Ottawa, le président Abbas a souligné sa volonté de parvenir à un accord de paix avec Israël. « Nous espérons que les Israéliens comprendront que nous nous efforçons de parvenir à la paix et que nous ferons tout notre possible dans cette perspective », a déclaré M. Abbas.