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Lifestyle - Hotte d’or

Sueurs froides

Je ne connais pas personnellement ce M. Mohammad Jawad Khalifé. Je me souviens vaguement qu'il est le ministre de la Santé. Quelqu'un m'a dit qu'il est aussi chirurgien ; que, ma foi, il se débrouille très bien dès qu'il s'agit de charcuter des foies. Il a même sauvé, m'a-t-on raconté, la vie d'une des mes plus belles amies. Mais ce bon docteur déraille (peut-être un excès de contact avec toute cette bile qu'il manipule ?). Ce bon docteur MJK préconise contre la grippe porcine l'arrêt pur et simple des embrassades. Des smacs. Des bisous. Des french kisses. Ce bon docteur est fou. Que j'arrête d'embrasser les gens que j'ai envie d'embrasser ? Moi ? Moi - cette irréductible hypocondriaque que tous les Poquelin du monde auraient adoré raconter ? MJK a peut-être de lourds contentieux à régler avec des langues et des gosiers, mais pas moi : j'ai les lèvres généreuses, moi, le baiser évident et fluide, je suis immunisée contre toutes les mononucléoses de la planète et je suis terriblement indisposée par cette consigne. Que je suis dans l'obligation pourtant de suivre. Parce que je suis archihypocondriaque. Sauf que ce n'est pas pour moi que j'ai le plus peur. Je tremble pour Nathanaël. Mon bébé. Nathanaël est mon pet. Mon animal domestique. Nathanaël est un cochon. Un cochonnet. Un adorable, un délicieux porcelet de deux ans et demi. Je vous vois sursauter, je vous entends ricaner, mais je vous arrête net : un cochonnet à la maison est peut-être moins courant qu'un chat, un chien, un hamster ou un poisson rouge ; il n'en reste pas moins que cela rentre de plus en plus dans les mœurs. Cassez vos clichés, mes chéri(e)s : c'est très propre, un cochon, c'est soigneux, méticuleux, et, surtout, infiniment coquet. Mais j'ai peur pour Nathanaël. J'ai peur qu'il ne s'enrhume. Qu'il ne tombe malade. Nous nous entendons tellement bien, nous sommes comme larrons en foire, lui et moi : quand je suis en mal d'être, en mal de jeunes compagnons, nous passons des soirées entières, Nathanaël et moi, lui allongé sur un petit Ispahan, des quartiers de pomme à portée de groin, moi lovée sur ma Récamier, une bouteille de Veuve Cliquot ronronnant dans son seau à glace, quelques queues de langoustines et un peu de mayonnaise à la cerise, nous regardons de vieux Hitchcock, écoutons de vieux 33 tours de Dean Martin. Mais j'ai peur pour Nathanaël, peur qu'il ne se grippe : je ne lui enlève plus son écharpe en cachemire lilas Paul Smith ; quand il est l'heure de passer au lit, je l'enroule d'un chahtouch aubergine customisé, clouté par Câline Chidiac, je le gave de Panadol sinus et de vitamines en tout genre (de la C, surtout) et je lui commande chaque jour des petits plats de chez le gentil Nicolas Cattan. S'il arrivait quelque chose à mon Nathanaël, je serais dure, extrêmement dure, intraitable avec le bon docteur MJK - il est prévenu, maintenant j'ai faim, je vais me faire un jambon-beurre, miam-miam.

PS : Ce dont j'ai le plus peur, surtout depuis mon retour des îles, c'est que Kevin, aussi éphèbe-musclor soit-il, aussi doux ait-il été, est en fait un... gros cochon - et s'il était grippé et que je ne m'étais pas rendue compte ? Je vais de ce pas faire plein de tests porcino-compatibles à l'Hôtel-Dieu de France...
Je ne connais pas personnellement ce M. Mohammad Jawad Khalifé. Je me souviens vaguement qu'il est le ministre de la Santé. Quelqu'un m'a dit qu'il est aussi chirurgien ; que, ma foi, il se débrouille très bien dès qu'il s'agit de charcuter des foies. Il a même sauvé, m'a-t-on raconté, la vie d'une des mes plus belles amies....

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