Un danseur à la grâce des personnages pasoliniens, vêtu d'un pantalon et d'une veste en lin, représente Lev, un soldat russe blessé à la tête. Mémoire dérangée, où passé et présent sont en rupture.
Pour recoller les morceaux d'une vie, s'enclenche une dure bataille intérieure. Images chocs qui échappent à tout ce qui donne un sens à l'action humaine et au rapport avec autrui...
Pour cette déroute silencieuse, des pas désespérés et une écriture sur des panneaux ensablés quand les lampes volent comme des balles qui crépitent...
Quête éperdue entre temps et espace, mais que le spectateur perçoit mal dans cette vaine agitation d'un danseur toujours en transe sous les feux croisés des souvenirs qui l'assaillent. Cet austère solo de danse est inspiré, paraît-il, d'un fait divers vrai. Mais l'atmosphère scénique reste peu convaincante malgré de rares bons moments. Notamment l'ouverture avec ces lampes qui ont toute l'allure de bombes qui éclatent. Ainsi que cette scène finale avec la rangée de spots dardés droit dans les yeux des spectateurs et qui s'allument tel un bataillon mettant en joue un condamné à mort. Un condamné qui s'envole cependant en l'air grâce à une cordelette secrètement tirée du plafond de la scène. Envol d'un danseur tourmenté avec des pas ailés et empreints d'une certaine grâce...
Une assistance nombreuse, composée surtout de jeunes, pour cette première performance du festival de la danse, placée presque avec un sens clinique sous le signe des stigmates de la guerre.
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