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Culture - Débat

Les stéréotypes sous les feux de la rampe

C'est au Hangar Umam (Hart Hreik) qu'un sujet épineux abordant les stéréotypes a été débattu devant un parterre formé notamment d'ambassadeurs, de journalistes et d'hommes religieux. Un éclairage qui tend à instaurer le dialogue entre les cultures.
Pourquoi les Arabes seraient-ils tous des jihadistes? Pourquoi les femmes danoises seraient-elles des bimbos pulpeuses ? Et pourquoi les Soudanais seraient-ils tous des portiers et des valets dans les demeures égyptiennes ? Autant de clichés et de stéréotypes qui régissent notre vie en la compliquant et en la rendant souvent misérable.
C'est pour instaurer des passerelles entre les cultures (on ne le répétera pas assez) et pour restaurer la compréhension et la tolérance qu'à l'initiative de Lokman Slim et de son épouse Monika Borgmann - créateurs de l'espace « Umam » de documentations et de recherches - des figures de tous milieux, diplomatiques et artistiques, se sont retrouvées au Hangar (Hart Hreik) pour discuter de ce thème qui enflamme les esprits et qui tend souvent à créer des dissensions au sein des peuples.
C'est d'abord l'ambassadeur du Danemark à Beyrouth, Jan Top Christensen, qui a pris la parole pour évoquer le « village global » dans lequel nous vivons à cause des médias et de l'avancée de l'Internet. « Comment protéger notre société tout en respectant la culture des émigrés ? La question a été soulevée à la suite de l'incident fâcheux des cartoons en 2007 et à laquelle, jusqu'à présent, nous n'avons qu'une seule réponse, poursuit l'ambassadeur : le dialogue. En effet, le gouvernement danois, précise-t-il, ne peut contrôler une presse qui, de par la Constitution, est libre et libérale. »
Un mot bref mais précis, qui laisse à réfléchir, qui sera étayé par la suite par la prestation de l'humoriste Omar Marzouk. Le comédien stand-up égypto-danois a présenté des petits sketches intercalés par des clips qui représentent ce conflit grandissant entre deux cultures totalement différentes. « Mais quelle culture n'est-elle pas étrange ? », s'est-il demandé. « Pour ma part, je sens qu'une partie de moi-même devrait boycotter l'autre. » Des moments de fous rires que toute l'assemblée a partagés. Ne dit-on pas que le rire est cathartique et même guérisseur ? Alors pourra-t-il guérir un jour le fanatisme et l'intolérance ?
Enfin, c'était au tour de Georges Larsen de présenter des extraits de son documentaire intitulé An Arab Comes to Town. Ayant invité en 2007 au Danemark le Libanais Ahmad Ghosien, ce dernier l'a aidé à « ouvrir des portes » closes et à réaliser ce film de deux heures. Adam Hannestad et Hassan Daoud, deux journalistes respectivement d'origine danoise et libanaise, ont tenté, eux, d'expliquer le rôle des médias dans la production de nouveaux stéréotypes et, par conséquent, de nouvelles barrières insurmontables. Un débat que Lokman Slim, devenu à l'occasion modérateur, a dirigé en sachant mettre l'accent sur les questions que tout le monde se pose. Une soirée donc à la fois divertissante et qui a certainement donné à réfléchir.
Pourquoi les Arabes seraient-ils tous des jihadistes? Pourquoi les femmes danoises seraient-elles des bimbos pulpeuses ? Et pourquoi les Soudanais seraient-ils tous des portiers et des valets dans les demeures égyptiennes ? Autant de clichés et de stéréotypes qui régissent notre vie en la compliquant et en la rendant souvent...

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