« Nous sommes fous furieux et nous n'allons plus nous laisser faire », a lancé le patron d'Associated Press (AP), une coopérative de plus de 1 400 journaux. « Nous ne pouvons plus nous contenter de regarder les autres voler notre travail en utilisant de fausses théories légales », a souligné Dean Singleton lors d'une rencontre de l'Association américaine des journaux à San Diego (Californie, Ouest).
AP a annoncé en début de semaine prévoir des actions en justice à l'encontre des sites Internet qui publient ses informations sans autorisation. L'agence n'a cité aucun site en particulier, mais de nombreux journaux américains ont critiqué ouvertement certains agrégateurs comme Google News.
« Doit-on permettre à Google de piller nos droits d'auteur ? », a clairement demandé le magnat des médias Rupert Murdoch, propriétaire entre autres du Wall Street Journal (WSJ) et du New York Post. « Merci, mais non merci », a ajouté le patron du groupe News Corp.
Certains sites sont comme « le ver solitaire ou les parasites dans les intestins d'Internet », a renchéri crûment Robert Thomson, le gérant du WSJ, dans un entretien au journal The Australian.
« Certes, le public a été encouragé - à tort selon moi - à considérer comme acquis la gratuité de tous les contenus, et c'est bien sûr de l'intérêt d'agrégateurs comme Google de profiter de cette perception erronée », poursuit-il.
Selon l'Association américaine des journaux, les recettes publicitaires de la presse écrite ont chuté de 17,7 % et même la publicité en ligne a reculé de 1,8 %.
« Ce que fait AP maintenant, comme beaucoup d'autres journaux, c'est trop peu et trop tard face à la menace d'Internet », estime Tom McPhail, professeur à l'Université du Missouri, à Saint Louis (centre). « La justice est trop lente, ils ont besoin d'une victoire rapide et ils ne vont pas l'obtenir », ajoute-t-il.
Plus caustique, l'analyste Peter Kafka écrit sur son blog MediaMemo consacré à l'actualité des médias : « AP s'en prend à Google et dit à Internet de ne pas marcher sur ses plates-bandes », suggérant l'inanité selon lui d'une telle contre-offensive.
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