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Deux études pour évaluer l’intérêt d’un traitement encore plus précoce de la maladie

Deux études sont menées respectivement en France et en Côte d'Ivoire pour déterminer l'importance d'un traitement antiviral précoce. Une étude récente montre qu'un traitement antirétroviral plus précoce (entre 350 et 450) offre un bénéfice supérieur en termes de prévention du sida avéré et de décès.
Deux études sont en cours, l'une en France, l'autre en Côte d'Ivoire, pour savoir s'il faut commencer encore plus tôt le traitement antiviral contre le sida, estimé trop tardif par certains spécialistes dans les pays en développement. L'Agence nationale (française) de recherche sur le sida (ANRS) finance ou cofinance ces deux études.
Le débat tourne autour du niveau sanguin des CD4, des globules blancs, marqueurs de l'immunité et principales cibles du virus, à partir desquels le traitement doit être entrepris. Les autorités sanitaires recommandent le plus souvent de commencer le traitement quand le niveau des CD4 descend en dessous de 350 cellules, voire jusqu'à 200, alors que le niveau normal est bien supérieur à 500.
Une étude sur 45000 patients d'Europe et d'Amérique du Nord séropositifs, qui vient d'être publiée par la revue médicale Lancet, montre qu'un traitement antirétroviral plus précoce (entre 350 et 450) offre un bénéfice supérieur en termes de prévention du sida avéré et de décès.
Selon cette étude, les patients qui démarraient le traitement à un niveau de CD4 inférieur à 350 présentaient un risque 28% plus élevé de développer la maladie du sida ou de mourir prématurément, par rapport à ceux qui débutaient le traitement avec un niveau de CD4 sanguin se situant entre 351 et 450.
« Ces résultats plaident en faveur d'une remontée du seuil de CD4 recommandé dans la plupart des pays industrialisés pour initier un traitement antirétroviral, souligne le Pr Dominique Costagliola de l'Inserm à Paris. Cependant, la première des étapes est d'améliorer l'accès au dépistage pour que les patients puissent bénéficier du traitement précoce. »
« Actuellement, un quart des patients diagnostiqués en France ont en effet un taux de CD4 inférieur à 200/microlitre ou sont déjà au stade avéré du sida, révélant ainsi une contamination ancienne », note-t-elle.

Décision politique
Au Liban, avec l'avènement du dépistage anonyme et volontaire, grâce au traitement gratuit assuré par le ministère de la Santé (accompagné malheureusement d'une rupture répétée du stock) et à l'activité de nombreuses associations, le diagnostic est posé de plus en plus fréquemment avant que le patient n'atteigne le stade d'immunosuppression grave, c'est-à-dire un CD4 inférieur à 200/microlitre, estiment les spécialistes. Certains individus continuent cependant à consulter assez tard, présentant ainsi un état d'immunossuppression avancé ou au stade symptomatique de la maladie.
Pour arriver au stade de diagnostic précoce, les spécialistes soulignent la nécessité d'encourager les personnes à se faire dépister dans les centres anonymes et gratuits. Mais il faudrait également pousser le corps médical à encourager les patients à se faire dépister sans attendre une quelconque indication médicale. Il est à noter toutefois qu'un traitement précoce n'est intéressant que dans le cas où les spécialistes disposeront de médicaments faciles à administrer et peu toxiques, ainsi que de traitements alternatifs au cas où le virus devient résistant. Deux conditions dans l'attente d'une volonté politique.

6 500 patients
L'étude internationale (ANRS 142 Start) porte sur 4000 patients dont une partie en France. Elle a pour but de savoir s'il faut commencer plus tôt le traitement (moins de 500 CD4/microlitre).
L'autre essai (ANRS Temprano) porte sur 2 000 patients en Côte d'Ivoire, dont un tiers a été recruté à ce jour, indique l'ANRS. Il a pour objectif de comparer la morbidité (apparition de maladies ou non) entre deux groupes de patients, indemnes de tuberculose, dont l'un est mis sous traitement de façon précoce (entre 350 et 500 CD4).
Selon le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS, « cet essai doit permettre de répondre aux questions que se pose aujourd'hui la communauté internationale sur le maintien ou non des recommandations actuelles de l'OMS pour les pays en développement ».
«Celles-ci apparaissent à beaucoup insuffisantes en raison de la mortalité accrue observée chez les patients mis sous traitement beaucoup trop tardivement », note-t-il.
Deux études sont en cours, l'une en France, l'autre en Côte d'Ivoire, pour savoir s'il faut commencer encore plus tôt le traitement antiviral contre le sida, estimé trop tardif par certains spécialistes dans les pays en développement. L'Agence nationale (française) de recherche sur le sida (ANRS) finance ou cofinance ces deux...

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