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Lifestyle - Hotte d’or

Ma métamorphose

J'aime les mois d'avril. En avril, il y a des bourgeons partout et même des fleurs. En avril, il y a des hormones végétales, animales, minérales. En avril, il y a un soleil macho et tendre à la fois. En avril, il y a ma voiture que je peux décapoter et mes débardeurs blancs Petit Bateau sur un slim Balenciaga. En avril, il y a l'espoir, malgré quelques averses délicieusement inoffensives, de pouvoir se découvrir de mille et un fils. En avril, il y a des oiseaux qui chantent, le poisson au four un samedi à déjeuner sur la terrasse du Sporting et l'écureuil que je sais apprivoiser et qui vient manger quelque amandes vertes dans ma main. En avril, il y a mes robes à imprimés fleurs follement indécentes Diane von Furstenberg ; il y a aussi les sourires de plus en plus Fluocaril des touristes ou des étrangers vivant et travaillant au Liban, et qui adorent se promener dans cette rue Hamra devenue une délicieuse tour de Babel. En avril, il y a des Elizabeth George que je dévore jusqu'à la dernière page assise sur un banc du jardin public de Saint-Nicolas. En avril, il y a le policier aux yeux verts qui me dit qu'il fait trop beau pour qu'il me flanque un PV en me faisant promettre de ne plus oublier ma ceinture et qui a bégayé comme un fou quand je lui ai donné, tellement il est beau, mon numéro de portable en lui disant qu'il faut absolument qu'il m'aime toute une nuit. En avril, il y a ce plaisir fou que j'ai à regarder mon très jeune jardinier s'occuper de ma terrasse, de mes rosiers jaunes, de mon citronnier et de mes oliviers en sifflotant You know i'm no good et en roulant ses triceps. En avril, il y a ma libido de moins en moins contrôlable. En avril, il y a ces nuits de bébé que je fais sans un seul cauchemar ou un seul xanax parce que l'air est si doux par la fenêtre ouverte. En avril, il y a mes promenades en canot et mes plongeons nue dans la Méditerranée. En avril, il y a les éclats de voix et de rire des enfants à vélo autour de l'horloge de la place de l'Étoile et ça, ça réconcilierait un condamné à mort avec la vie. En avril, il y a mes mini-hamburgers et mes interminables coupes de Veuve Clicquot sur la terrasse de l'Albergo ; il y a, aussi, des Rameaux, des baptêmes, des mariages, des dîners en plein air, c'est bucolique et je me prends parfois pour une comtesse de Ségur en pleine régression. En avril, il y a cette inimitable sensation que la vie devient le champ de tous les possibles, que c'est au quatrième mois de l'année que tout démarre. En avril, il y a des promesses de love stories tendres et torrides à la fois, il y a des besoins enivrants de se déshabiller juste pour la beauté du geste. En avril, il y a ma disposition à être belle et conne à la fois. J'aime les mois d'avril, je deviens alors cette délicieuse enfant, une poupée cruelle, une mante religieuse, un coquelicot, je deviens une envie, une destination rêvée, un petit poisson, amoureuse d'un petit oiseau, je deviens un péché mignon, une fraise qu'on regarde sans oser la glisser dans une coupe de champagne avant de l'avaler, miam miam.
J'aime les mois d'avril. En avril, il y a des bourgeons partout et même des fleurs. En avril, il y a des hormones végétales, animales, minérales. En avril, il y a un soleil macho et tendre à la fois. En avril, il y a ma voiture que je peux décapoter et mes débardeurs blancs Petit Bateau sur un slim Balenciaga. En avril, il y a...

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