Leur logo, une main sur un cœur, exprime parfaitement l'esprit qui anime l'équipe de médecins de l'Hôtel-Dieu de France, les musiciens, les chanteurs, les danseurs, les volontaires et les généreux sponsors, depuis la création de l'association Heartbeat en juillet 2005.
Les chiffres d'abord : 147 enfants malades du cœur ont pu être traités en 2008, ce qui amène à 360 leur nombre total en trois ans. Sachant que 1% des enfants, soit environ 500 cas annuels, naissent avec cette maladie et que cette dernière, détectée et traitée à temps, peut leur assurer 95 % de chances de survie, le combat reste une priorité au quotidien, facilité par des donateurs au grand cœur. À leur tête, l'association al-Waleed ben Talal et sa vice-présidente Leila Solh Hamadé, qui a permis la création d'une unité de réanimation pédiatrique et néonatale, inaugurée à l'Hôtel-Dieu le 23 février dernier.
Les chiffres encore : des mois de préparation durant lesquels nos médecins préférés devenaient des patients musiciens heureux ; trois concerts donnés à guichets fermés ; 12 chanteurs principaux ; sept musiciens, autant de danseuses, une quinzaine d'enfants pour les secondes voix. Et deux heures d'un spectacle à la fois sobre et touchant, qui n'avait d'autre prétention que d'offrir des morceaux variés, de proposer de belles voix et de retrouver les comédies musicales à succès. Le pari est réussi. Place à la musique.
Nostalgie et légèreté
De Roméo et Juliette à Mamma Mia, en passant par The Sound of Music, Starmania, Hair, les classiques de Walt Disney, Notre-Dame de Paris et Grease, la soirée a navigué dans des eaux tour à tour calmes, légères, enflammées ou nostalgiques, entraînant un public ravi dans des souvenirs et des sourires. Tout en déplorant l'absence de Ramzi Ashoush qui n'a prêté sa voix qu'à deux morceaux et quelques imperfections techniques vite pardonnées, ce concert a permis de retrouver avec plaisir les chanteurs, devenus des habitués des concerts de Heartbeat, et de découvrir de nouveaux talents, le charme et la prestation de Christian Abou Anni sont à retenir.
Dans une mise en scène sobre et des costumes simples, sans effets superflus, les époques se sont succédé au son des chansons qui ont bercé nos vies. Ainsi, lorsque Mirna Chaker devient Maria, alias Julie Andrews, le temps d'un inoubliable Do-Ré-Mi, que Assaad Habib endosse le personnage du capitaine Von Trapp, alias Christopher Plummer, la douceur en plus, fredonnant Edelweiss à ses sept enfants, une tendre émotion parcourt le public. Lorsque Johnny Aouad récite le Blues du Businessman, que Muriel Debbas s'adresse à Ziggy, que Basile Choueiri lance le SOS d'un Terrien en détresse et que Manel el-Mallat fait trembler de sa voix puissante le Roi Lion et la salle, c'est émotions garanties. Quand, enfin, Christian Abou Anni et Anouchka Chamassian ressuscitent le duo Travolta-Newton de Grease, que Carole Wakim, Ramzi Ashoush, Eid Eid, Anthony Ojeil et les autres laissent entrer le soleil des années 70, et qu'un medley de Mamma Mia est proposé à un public remonté, les gens, debout, applaudissent les musiques, les danses, l'ambiance « bon enfant », la générosité collective et cette amitié solide faite pour durer.
« Thank you for the music », ont-ils chanté en chœur et avec un grand cœur. Belle façon, sur un air des Abba, de clore ce rendez-vous annuel.
* * *
Les chanteurs
Mirna Chaker (Bruna)
Manel el-Mallat
Muriel Debbas
Anouchka Chamassian
Carole Wakim
Basile Choueiri
Johnny Aouad
Christian Abi Anni
Eid Eid
Anthony Ojeil
Assaad Habib
Ramzi Ashoush.
Les musiciens
Assaad Habib (claviers)
Arthur Satyan (piano)
Walid Tawil (batterie)
Carlos Abou Chabké (basse)
Raffi Mandalian (guitare solo)
Christophe Haroun (claviers)
Roy Khoury (guitare).
Danseuses
Chorégraphie et rôle
principal : Lea Chahine et Cynthia Derian.
Et Zeina Faissal,
Maureen Zalloum,
Lea Ghorayeb,
Rachel Barakat,
Ruba Azar,
Sandra Abou Karam
et Joanna Karam.
Mise en scène
Fouad Yammine.
Direction musicale
Ramzi Ashoush.
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