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Moyen Orient et Monde - Irak

L’armée américaine remet à Bagdad le contrôle des « sahwas »

Les anciens rebelles s'étaient reconvertis dans la lutte contre el-Qaëda et étaient le principal instrument de la stratégie de contre-insurrection.
L'armée US a remis hier aux autorités irakiennes le contrôle de la totalité des milices « sahwas », regroupant d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre el-Qaëda et principal instrument de la stratégie, payante, de contre-insurrection en Irak.
Plus de deux ans et demi après leur naissance dans la province occidentale d'al-Anbar, emblématique de l'insurrection sunnite antiaméricaine, les derniers des 92 000 membres des sahwas sont passés sous le contrôle opérationnel et financier du gouvernement irakien. « Les forces de la coalition ont fini de transférer
les Fils d'Irak (autre nom des sahwas) aux Irakiens, et le gouvernement irakien a assuré les fonds pour payer les arriérés de salaires des Fils d'Irak dans quatre provinces », a annoncé l'armée US. Les 10 000 miliciens de la province de Salaheddine, au nord de Bagdad, étaient passés mercredi sous le contrôle des autorités irakiennes. Ils étaient les derniers à être transférés au terme d'un long processus commencé le 1er octobre. En janvier, les 9 000 miliciens de la province de Diyala, l'une des plus dangereuses d'Irak, étaient passés sous contrôle irakien. Au 1er mars, ceux des provinces de Ninive, dont la capitale Mossoul demeure un bastion d'el-Qaëda, et de Kirkouk leur avaient emboîté le pas.
Les « Fils d'Irak » ou
« sahwas » (« réveil » en arabe) sont apparus en septembre 2006 à al-Anbar, à l'initiative des chefs locaux de tribus encouragés par l'armée US. Ces Irakiens sunnites, souvent des insurgés combattant les forces de la coalition, ont retourné leurs armes contre leurs anciens compagnons et contre el-Qaëda, jugée trop extrémiste et sanguinaire. Les Américains les ont largement utilisés dans le cadre de leur stratégie de contre-insurrection. Financés par l'armée US, ils ont fortement contribué à la baisse des violences en Irak amorcée au second semestre 2007. En octobre 2008, les Américains avaient annoncé qu'ils arrêteraient progressivement de financer ces groupes qui passeraient sous le contrôle de Bagdad. L'annonce par le gouvernement irakien que seulement 20 % d'entre eux seraient intégrés dans les forces de sécurité avait provoqué la colère des miliciens. Les autorités ont ensuite promis que les 80 % restants intégreraient la fonction publique en général.
La fin programmée des
sahwas a ravivé les craintes que certains d'entre eux retournent dans les rangs de l'insurrection. Et ce d'autant plus que ces miliciens, en très grande majorité sunnites, sont vus avec méfiance par le gouvernement majoritairement chiite. Les événements de la semaine dernière, dans le quartier de Fadel à Bagdad, avec l'arrestation d'un chef local dégénérant en combats entre ses hommes et l'armée irakienne, ont obligé les autorités irakiennes et l'armée US à rappeler qu'aucune chasse aux sahwas n'était en cours. Le premier effet de cette crise - les premiers combats à Bagdad depuis près d'un an - a été le déblocage d'urgence de 30 millions de dollars pour payer les arriérés de salaires de plusieurs milliers de miliciens.
L'armée US a remis hier aux autorités irakiennes le contrôle de la totalité des milices « sahwas », regroupant d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre el-Qaëda et principal instrument de la stratégie, payante, de contre-insurrection en Irak.Plus de deux ans et demi après leur naissance dans la province...
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