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Moyen Orient et Monde - Israël

Lieberman, déjà interrogé par la police, exclut tout retrait du Golan

Après le rejet d'Annapolis, le nouveau ministre des Affaires étrangères adopte une position dure concernant la Syrie.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, a provoqué dès son entrée en fonctions des remous en Israël et à l'étranger en adoptant des positions dures vis-à-vis des Palestiniens et des Syriens.
Hier, il a exclu toute concession sur le plateau du Golan conquis sur la Syrie, après avoir rejeté mercredi le processus d'Annapolis qui a relancé fin 2007 les négociations de paix, alors au point mort depuis sept ans, pour parvenir à un accord sur un État palestinien. « Il n'y a pas de résolution du cabinet israélien concernant les négociations avec la Syrie et nous avons déjà dit que nous n'accepterions pas de retrait du Golan », a affirmé au quotidien Haaretz M. Lieberman, chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou. Damas veut récupérer la totalité du plateau, qui surplombe le nord d'Israël, conquis en 1967 et annexé en 1981 par l'État hébreu. La presse de Damas s'en est prise au gouvernement Netanyahu, le journal Techrine le qualifiant de « cabinet raciste par excellence ».
Le président syrien, Bachar el-Assad, dans une interview accordée au quotidien ach-Charq, basé au Qatar, a déclaré hier qu'il « n'y a pas moyen d'échapper au fait qu'un jour viendra où nous libérerons le Golan, par la paix ou par la guerre (...) Quand un citoyen perd l'espoir, il se retourne vers la résistance, dans une forme ou une autre ». « Tous les gouvernements israéliens se ressemblent : Ariel Sharon a procédé à un massacre en Palestine et Ehud Barak a soutenu l'offensive à Gaza, de manière qu'il n'y a plus de différence entre la gauche et la droite en Israël », a ajouté M. Assad. « Il y a aujourd'hui une résurgence de l'idée de résistance. Israël avance sur une voie qui va à l'encontre de ses intérêts et, éventuellement, les peuples avancent vers la voie de la résistance, ce qui est certainement dans l'intérêt des Arabes », a encore dit le président syrien. Interrogé sur l'absence de « résistance » sur le plateau du Golan, M. Assad a répliqué : « Nous avons des raisons spéciales, objectives, au Golan qui est en grande partie non peuplé. Les habitants ont été déplacés en grande majorité en 1967 ; il y a ainsi peu de résidents alors qu'une résistance requiert des forces en grand nombre (...) La résistance vient quand il n'y a pas d'infrastructures étatiques vouées à la libération de la terre, et dans notre pays, l'armée et l'économie sont vouées à la libération. »
Sur le front palestinien, M. Lieberman a affirmé mercredi que son pays n'était « lié » que par la feuille de route, un plan de paix élaboré par le quartette (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) prévoyant à terme la création d'un État palestinien. Mais son application étape par étape s'est avérée extrêmement problématique depuis son lancement en 2003. À Annapolis (États-Unis), l'ex-Premier ministre Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas avaient décidé de sauter les étapes pour négocier directement les questions-clés comme les frontières, le sort des colonies et de Jérusalem dans la prespective de la création d'un État palestinien. Les États-Unis ont réagi aux propos de M. Lieberman en plaidant à nouveau en faveur d'une solution « à deux États ». M. Lieberman et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, ont convenu lors d'un entretien téléphonique de se rencontrer le « plus vite possible », a-t-on appris au bureau de M. Lieberman.
L'Égypte, liée par un traité de paix à Israël, a dénoncé hier les déclarations de M. Lieberman. « Les commentaires du nouveau ministre israélien des Affaires étrangères, refusant de reconnaître le processus d'Annapolis, sont regrettables et sont le premier revers pour les efforts de paix de la part du nouveau gouvernement israélien », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères. Dans un apparent souci d'apaisement, M. Lieberman avait affirmé mercredi que l'Égypte était un « partenaire important » et l'a qualifiée « d'élément stabilisateur dans la région », après l'avoir vivement critiquée par le passé. La France, l'Allemagne et l'ONU ont de leur côté réaffirmé leur soutien à la création d'un État palestinien.
En Israël également, M. Lieberman n'a pas eu droit à une période de grâce. Le député travailliste Ofer Pines-Paz, opposé au ralliement de son parti à la coalition, a estimé que M. Lieberman représentait « une menace stratégique pour Israël. Il agit comme un éléphant dans un magasin de porcelaine ». L'ancienne ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, désormais chef de l'opposition, a estimé que « jusqu'à présent la droite ne voulait pas négocier, en affirmant qu'il n'y avait pas de partenaire de l'autre côté, et maintenant c'est nous qui nous retrouvons dans cette position ». Elle a pressé M. Netanyahu de désavouer son chef de la diplomatie.
Mais pour le ministre de l'Environnement, Gilad Erdan, un proche de M. Netanyahu, les déclarations de M. Lieberman « ne sont pas différentes, dans une certaine mesure, des positions du Likoud (le parti de M. Netanyahu). C'est aussi ce que pense la majorité des Israéliens ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, a provoqué dès son entrée en fonctions des remous en Israël et à l'étranger en adoptant des positions dures vis-à-vis des Palestiniens et des Syriens.Hier, il a exclu toute concession sur le plateau du Golan conquis sur la Syrie, après...
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