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Au sommet de Doha, Béchir défie la CPI et Assad met en garde Netanyahu

Le président soudanais Omar el-Béchir a bravé la Cour pénale internationale (CPI) lundi en assistant à Doha à l'ouverture du sommet arabe, malgré un mandat d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui pèse sur lui.

Omar el-Béchir a appelé lundi les dirigeants arabes réunis à Doha à rejeter le mandat d'arrêt émis contre lui par la CPI et à demander son annulation.

Dans un discours prononcé lors de la séance d'ouverture du 21e sommet arabe, il a demandé à ses pairs "des résolutions claires et fortes rejetant la décision de la CPI et réclamant de celui qui l'a ourdi de l'annuler".

Par ailleurs, à la veille de l'investiture prévue par la Knesset (Parlement) du nouveau gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, le chef de file de la droite, le président syrien Bachar el-Assad a mis à profit son discours d'ouverture du sommet pour affirmer que les Arabes n'avaient "pas de vrai partenaire dans le processus de paix" avec Israël.

Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé "le nouveau gouvernement israélien" à "geler la colonisation, mettre fin aux mesures unilatérales à Jérusalem et poursuivre les négociations" avec les Palestiniens.

En outre, M. Ban, qui a décidé d'assister au sommet malgré la présence de M. Béchir, a lancé un appel au Soudan, et donc au président Béchir qui se trouvait dans la salle, pour qu'il annule l'expulsion du Darfour de 13 grandes ONG internationales.

"J'exhorte une fois de plus les autorités soudanaises à revenir sur cette décision", a-t-il dit.

Cette expulsion, ainsi que la fermeture de trois ONG locales, avait été décidée par Khartoum en réaction à l'émission le 4 mars par la CPI d'un mandat d'arrêt contre M. Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà appelé le Soudan à revenir sur sa décision.

La présence de M. Béchir à Doha constitue son quatrième voyage à l'étranger depuis qu'il est sous le coup de ce mandat d'arrêt.

M. Ban a estimé qu'il fallait "transcender les tensions liées à la Cour pénalme internationale", mais n'a pas commenté la participation de M. Béchir à la rencontre annuelle.

Les dirigeants arabes, qui se sont déclarés solidaires de M. Béchir, entendent demander au cours du sommet "l'annulation" du mandat d'arrêt de la CPI.

M. Assad a d'ailleurs donné le ton dès son discours, en appelant ses pairs à "rejeter catégoriquement" le mandat d'arrêt et à "exprimer un soutien absolu au Soudan".

Mais il a surtout privilégié la situation au Proche-Orient à la veille de l'investiture du gouvernement Netanyahu.

"L'arrivée d'un gouvernement de droite et extrémiste ne change rien en Israël, parce que leur droite comme leur gauche et le centre (...) reflètent tous une réalité, qui est que la société israélienne n'est pas prête pour la paix", a-t-il dit.

"Cela signifie clairement et incontestablement qu'en tant que partie arabe, et depuis que nous avons lancé notre initiative de paix, nous n'avons pas de vrai partenaire dans le processus de paix", a-t-il ajouté. "En d'autres termes, c'est Israël qui a tué cette initiative et non le sommet de Doha, comme certains voulaient le faire croire", a-t-il ajouté en référence à un mini-sommet tenu en janvier et consacré à l'offensive israélienne militaire contre la bande de Gaza.

Il se référait au plan de paix, d'inspiration saoudienne, adopté au sommet arabe de 2002, qui offre à l'État hébreu une normalisation des relations en échange notamment d'un retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967.

L'avenir de ce plan de paix d'inspiration saoudienne, qu'Israël n'a jamais accepté, figure à l'agenda du sommet de Doha, tout comme la "réconciliation interrabe".

La décision du président égyptien Hosni Moubarak de boycotter le sommet augure toutefois mal de cette "réconciliation", les 22 membres de la Ligue arabe peinant à surmonter leurs divisions, exacerbées par la récente offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza.

Outre M. Moubarak, les chefs d'État de quatre autres pays -Algérie, Irak, Maroc et Oman- n'ont pas fait le déplacement de Doha.

Enfin, fidèle à ses sorties théâtrales, le leader libyen Mouammar Kadhafi s'est retiré de la séance d'ouverture après avoir interpellé le roi d'Arabie saoudite avec lequel il est en froid depuis des années.

Omar el-Béchir a appelé lundi les dirigeants arabes réunis à Doha à rejeter le mandat d'arrêt émis contre lui par la CPI et à demander son annulation.
Dans un discours prononcé lors de la séance d'ouverture du 21e sommet arabe, il a demandé à ses pairs "des résolutions claires et fortes rejetant...