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Liban

Interdit de détruire al-teatro...

Lors d'une visite dans la capitale du Nord, hier, le ministre de la Culture, Tammam Salam, a opposé son veto absolu à la destruction d'un des lieux mythiques de Tripoli : Dar al-Opéra ou le Teatro, ainsi nommé en raison de son style d'influence florentine. Érigé pour Hassan al-Ingea, en 1885, par des artisans italiens et inauguré en 1887, « le théâtre a fonctionné longtemps sous l'Empire ottoman et ensuite sous le mandat français. Il avait accueilli les grands artistes du monde arabe tels Abdel Wahab, Mounira al-Mehdia (alias Sultana, détrônée plus tard par Oum Kalthoum), Youssef Wehbé, Nagib Rihani et tant d'autres. C'est un édifice présentant un intérêt public au regard de l'histoire. Il ne suffit pas seulement d'émettre l'interdiction de le détruire. La municipalité et le ministère de la Culture doivent investir pour réhabiliter ce bijou architectural et le transformer en un centre culturel. Ils peuvent trouver le financement nécessaire auprès du capital privé ou de l'Unesco », a indiqué M. Toufic Sultan, un notable de la capitale du Liban-Nord, ajoutant que 40 % du bâtiment a été démoli avant que les autorités ne réagissent à son appel lancé il y a une semaine.
Jusqu'à hier soir, dans la nuit, L'Orient-Le Jour n'a pas réussi à entrer en contact avec les propriétaires fonciers (le député Mohammad Kabbara et Bassam el-Masri) pour les interroger sur le sujet. Le ministre Salam déclare néanmoins qu'« ils ont les ressources financières pour restituer à ce monument tout son lustre. Une partie du bâtiment, inscrit sur la liste des bâtiments classés, a été intentionnellement démolie. Il est vrai qu'il était dans un état de grand délabrement, mais il pouvait être aisément restauré. Il est inadmissible de dilapider un héritage illustrant plus d'un siècle de l'histoire sociale du Liban. Notre politique est la préservation et la mise en valeur des diverses expressions artistiques du patrimoine ».
En effet, à travers les nombreux projets de lois présentés à l'Assemblée nationale, les différents ministres qui se succèdent à la Culture (à l'exception de M. Faouzi Hobeiche) tentent de mettre fin à l'érosion du patrimoine architectural qualifié « dépôt sacré » et par conséquent valeur sans prix. S'estimant toutefois exemptés d'obligation à l'égard de cet héritage riche en contrastes, nos parlementaires s'évertuent à ignorer les projets de lois en la matière. Dans une parfaite indifférence, ils permettent toutes sortes de spéculations immobilières dans les quartiers à caractère traditionnel, causant ainsi des dommages irréversibles qui hypothèquent notre identité et notre avenir. Et les Libanais, prenant pour modèle les métropoles du pétrole, s'ingénient à couler leurs villes dans du béton.
Lors d'une visite dans la capitale du Nord, hier, le ministre de la Culture, Tammam Salam, a opposé son veto absolu à la destruction d'un des lieux mythiques de Tripoli : Dar al-Opéra ou le Teatro, ainsi nommé en raison de son style d'influence florentine. Érigé pour Hassan al-Ingea, en 1885, par des artisans italiens et inauguré en 1887,...
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