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Culture

Les festivals menacent de suspendre leurs activités

À travers ce qu'on appelle d'une façon sinistre et ésotérique la «capitation»... les taxes ihfligées par l'État sont si lourdes qu'elles menacent l'existence de certains créneaux, comme les festivals de Baalbeck, Beiteddine, al-Bustan, Byblos, Zouk et Tyr. Ces associations reconnues à but non lucratif ont rarement, voire jamais, pu enregistrer des soldes positifs.
Les chiffres parlent. Quand un festival invite une troupe étrangère à se produire au Liban, il doit assurer à la Sûreté générale un quitus en timbres fiscaux de 150000 LL pour chaque visa et permis de travail temporaire.
Aux 10% de la TVA prélevés sur les recettes totales du spectacle, se sont récemment ajoutés, par décision du ministère de la Culture, 2% pour alimenter le Fonds des artistes libanais. Louable objectif, si ce n'est la mauvaise période pour créer des niches fiscales et de grever le budget des festivals plus que jamais en quête de soutien.
Le même ministère perçoit 10% sur le montant du cachet versé à tout artiste étranger, alors que le ministère des Finances opère déjà un prélèvement (dit non residence income tax) de 7,5% sur ces mêmes cachets ou contrats. La loi stipule aussi que 5% de la vente des billets soient versés à la municipalité et 2 à 5% à la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
Pour ne donner qu'un seul exemple, les taxes perçues sur le spectacle de Mika (été 2008) se sont élevées à 91000 dollars.
Et ce n'est pas fini. Comme toute représentation a besoin de promotion, la censure engloutit 200000 LL sur chaque film publicitaire, qui ne peut d'ailleurs servir, par décision de la Sûreté générale, qu'à une seule station télévisée! Il faut donc multiplier le coût de la censure par le nombre de spectacles prévus et celui des chaînes de télé où seront diffusées les bandes publicitaires.
En résumé, «sur chaque dollar, 33 centimes sont versés à l'État. C'est-à-dire 33 dollars sur les 100. Sans parler des dépenses consenties pour l'achat des spectacles, des billets d'avion des artistes et de leurs techniciens, des frais de leur séjour, de l'aménagement et du fonctionnement des lieux (gradins, sons, lumières...), des publications de catalogues et de brochures, des annonces publicitaires et des charges administratives.... », indique Nora Joumblatt, présidente du Festival de Beiteddine. « Les taxes imposées aux festivals ne dépassent pas les 2%, en Europe», signale également Joseph Chémali, vice-président du Festival de Baalbeck.
Le ras-le-bol des professionnels est évident. «C'est grâce aux mécènes, aux sponsors et aux partenariats spécifiques qu'on continue à fonctionner», ajoute encore Nora Joumblatt.
Alors que partout ailleurs le pouvoir arbore la culture comme une des plus belles décorations, chez nous elle ne sert semble-t-il qu'à alimenter les caisses de l'État! En France, par exemple, les ressources du Festival d'Avignon proviennent à hauteur de 60% de subventions publiques. Au Liban, les subventions accordées «n'atteignent jamais le tiers des besoins et mettent parfois deux ans à venir... Ce qui nous vaut des intérêts bancaires au taux de 9%, c'est-à-dire des dizaines de milliers de dollars de plus qui vont à vau-l'eau», disent les responsables des festivals qui ont plaidé en faveur d'une politique fiscale plus favorable, lors d'une visite au premier ministre Fouad Siniora. Ils ont même menacé de suspendre leurs activités s'ils n'obtiennent pas satisfaction.
La logique commanderait de soutenir un secteur qui génère des recettes économiques pour le pays.
Et un prestige sur la carte des événements internationaux.
À travers ce qu'on appelle d'une façon sinistre et ésotérique la «capitation»... les taxes ihfligées par l'État sont si lourdes qu'elles menacent l'existence de certains créneaux, comme les festivals de Baalbeck, Beiteddine, al-Bustan, Byblos, Zouk et Tyr. Ces associations reconnues à but non lucratif ont rarement, voire jamais,...
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