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Sport - Rencontre

Philippe Gurdjian : « Aujourd’hui, la F1 est plus un média qu’un sport »

Philippe Gurdjian, proche du grand argentier de la formule 1 Bernie Ecclestone, actuellement en charge du circuit en construction d'Abou Dhabi et gestionnaire du Grand Prix de Barcelone, a déclaré à l'AFP que la F1 était « plus un média qu'un sport ».
Abou Dhabi accueillera pour la première fois de son histoire un GP de F1, le 1er novembre, sur le circuit Yas Marina.

Q : Pourquoi organiser un Grand Prix de formule 1 à Abou Dhabi ?
R : La F1 est le média le plus important dans le monde d'un point de vue promotionnel. Abou Dhabi veut devenir un « hub » (plateforme) en termes de tourisme, d'affaires, de culture, d'art et de sport. L'ambition des dirigeants est de promouvoir le pays à travers la F1, qui est plus un média qu'un sport. Parler du Louvre régulièrement va être difficile, alors que la F1, on en parle tous les deux jours.

Q : La F1 permettrait donc à elle seule de promouvoir un pays ?
R : Avant, on ne savait pas où se trouvait la Malaisie. Aujourd'hui, il est rare de trouver quelqu'un qui ne sache pas la localiser. C'est complètement grâce à la F1. Et c'était l'objectif recherché. Après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football, la F1 est le troisième évènement sportif le plus suivi au monde.

Q : Quelle est la philosophie du projet d'Abou Dhabi ?
R : On a voulu faire un circuit totalement novateur, qui combine technologie, art et architecture ; un circuit unique au monde. Comme la F1 est un sport télégénique, il fallait absolument que, dès les premières images, on reconnaisse Abou Dhabi, pour imposer la marque Abou Dhabi. Cela peut paraître évident, mais ça ne l'a jamais été sur aucun Grand Prix. Quand vous regardez une course aujourd'hui, et que vous coupez l'image et le son, vous êtes incapable de dire où elle se passe.
Q : Qu'est-ce qui différencie Abou Dhabi des autres circuits ?
R : La taille du projet déjà. À Bahreïn ou en Malaisie (NDLR : circuits dont il a supervisé la construction), j'avais quatre bâtiments à construire. Là, j'en ai quarante. C'est aussi le premier circuit dédié aux spectateurs, qui auront d'autres sensations que devant leur télévision. Les tribunes sont couvertes pour qu'ils soient plus sur l'action. Je ne comprends d'ailleurs pas qu'on fasse un circuit moderne avec des tribunes non couvertes. Et le jour où il pleut ? Le public est résistant quand il paie sa place 50 euros, pas 300.

Q : Quid de la piste ?
R : Elle est intéressante, avec des points hauts et des points bas. Sa longueur est de 5,555 km, pour le côté marketing. Le dessin est assez unique. Il y a au moins trois ou quatre endroits où l'on devrait pouvoir dépasser.

Q : Malaisie, Bahreïn, Chine et maintenant Abou Dhabi... À force d'éloigner les Grands Prix de l'Europe, ne risque-t-on pas de perdre des spectateurs ?
R : Je ne crois pas. La meilleure preuve est qu'on a réussi à faire venir les gens en Malaisie. La deuxième année, à Kuala Lumpur, le Grand Prix rapportait 300 millions de dollars à l'économie locale. Il n'y avait pas une chambre de libre dans la ville. Et puis les fans regarderont toujours la télévision, même s'ils seront peut-être déçus de ne pas y aller.

Q : La crise actuelle peut-elle tuer la formule 1 ?
R : Certains sponsors comme les banques partent, donc il va falloir en attirer d'autres. À une époque, pas une compagnie aérienne ne voulait sponsoriser un Grand Prix à cause des accidents mortels, plus nombreux qu'aujourd'hui. Maintenant, des compagnies comme Etihad ou Gulfair sont impliquées. Le monde bouge. La F1 aura l'obligation de s'adapter. Il faudra aussi réduire les budgets. Des écuries emploient mille personnes pour deux voitures. Cherchez l'erreur.
Philippe Gurdjian, proche du grand argentier de la formule 1 Bernie Ecclestone, actuellement en charge du circuit en construction d'Abou Dhabi et gestionnaire du Grand Prix de Barcelone, a déclaré à l'AFP que la F1 était « plus un média qu'un sport ».Abou Dhabi accueillera pour la première fois de son histoire un GP de F1, le...

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