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Lifestyle - Portrait

Alexandre Khater, une pêche d’enfer !

Il a l'âge de toutes les envies, de toutes les possibilités et des audaces. Ce designer de 23 ans a réussi à afficher son nom et son talent sur les vitrines d'Emporio Armani printemps/été 2009 de Milan, Paris, Londres, Boston, New York, Zurich, Florence, Dubaï et d'autres grandes villes internationales. À découvrir jusqu'en mars.
On peut l'appeler Alexandre, Alexander, Alessandro ou Alexandros, dans toutes les langues qu'il parle, (français, arabe, grec, anglais, italien et bientôt espagnol) et qu'il a apprises, pour la plupart, tout seul. Qu'il soit de passage au Liban, où il a vécu de 1997 à 2004, à Londres où il a obtenu un BA en design industriel, en Grèce où il visite sa famille maternelle ou en Italie où il réside actuellement et vient de décrocher une maîtrise en design, Alex, en parfait caméléon, devient un citoyen du monde dont il absorbe chaque aventure comme une nouvelle expérience de vie. « Tout m'intéresse, dit-il avec une impatience qui semble le stimuler. J'ai toujours aimé la caméra, la musique, la production, le cinéma, la littérature, et le design. Les couleurs qui nous font vibrer, les textures qui nous donnent envie de les toucher, de les avaler ! J'aime m'exprimer de toutes les manières possibles et avec une créativité sans limites. À la fois spontanément, chaotiquement et avec beaucoup de précisions techniques. »

Toutes les couleurs du monde
Né à Djeddah en 1986, Alexandre Khater a passé une partie de son enfance dans cette ambiance feutrée qu'il qualifie de « très familiale ». Son retour au Liban à l'âge de 11 ans se passe moins bien que prévu. « Trop politisés », les discours et la société, trop partis pris, alors que son parti est, très tôt, celui de la liberté d'expression, puis, plus tard, de la liberté tout court. « Je voulais sortir, raconte-t-il, respirer. » À 18 ans, il s'embarque pour Londres, tenté par le design industriel. « L'université de Coventry était à mes yeux l'une des meilleures dans ce domaine. J'ai choisi cette matière qui s'adresse à la masse parce qu'elle me permettait de transmettre des messages économiques, culturels, émotionnels, dans un monde qui devenait trop uniforme, trop lisse à mon goût. » En 2006, il part aux États-Unis pour des vacances, le Liban ce juillet-là était infréquentable... Curieux d'apprendre et de se connaître mieux, rêvant encore de devenir acteur, il s'inscrit au cours de la New York Academy de Los Angeles, sous la direction de Bobby Chance, qui fut le professeur de nombreux acteurs confirmés dont Drew Barrymore. « J'ai surtout appris à être plus transparent », poursuit-il avec une sincérité qu'il revendique. En 2007, il obtient son diplôme de designer avec mention et tous les honneurs. « C'est à ce moment-là et d'une manière très spontanée que j'ai décidé de quitter Londres et de poursuivre un master à l'Istituto Marangoni de Milan. J'avais besoin d'un nouveau saut dans l'inconnu, un autre défi. » En avril 2008, il participe à un concours organisé par son école. Le sujet est la réalisation d'une vitrine pour Giorgio Armani à Milan, Paris et Londres, où elle possède des branches. « Le 6 juin, poursuit-il, jour de mon départ, j'ai été convoqué par la directrice qui m'a annoncé que mon projet était le gagnant ! Ils ont été sensibles à la clarté de mon travail. »

Un concept urbain
Devenu la vitrine officielle de la marque pour le printemps/été 2009, son projet gagnant a été exécuté dans les grandes capitales du monde, sous le thème « Emporiopolitan man meets techno woman ». L'homme est représenté par la ville, une structure grise et solide, et la femme par les courbes que dessinent les autoroutes, symboles aux yeux du designer de la sensualité. « Ils se retrouvent dans la ville. Emporioscape est une vue de cette ville d'en haut. Il a évidemment fallu adapter mon design aux différentes tailles des vitrines. » En juillet 2008, Alexandre démarre un stage de 6 mois chez le fameux couturier italien. « Ce stage n'avait aucun rapport avec le concours », précise-t-il. Aujourd'hui, le lauréat joue les prolongations à Milan. Il vient de signer un contrat de six mois avec la marque italienne qui semble apprécier son travail.  
 « Je suis chargé de développer les vitrines Emporio Armani de la saison prochaine », conclut-il, très heureux. Heureux surtout de « se sentir vivant ».
On peut l'appeler Alexandre, Alexander, Alessandro ou Alexandros, dans toutes les langues qu'il parle, (français, arabe, grec, anglais, italien et bientôt espagnol) et qu'il a apprises, pour la plupart, tout seul. Qu'il soit de passage au Liban, où il a vécu de 1997 à 2004, à Londres où il a obtenu un BA en design industriel, en...

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