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Culture - Festival al-Bustan

Les ondoyants reflets de la vie…

La musique, reflet et célébration de la vie... C'est sous ces festifs auspices que l'auditorium Émile Bustani a accueilli ses nombreux festivaliers...
À Beit Méry, pour l'ouverture de la XVIe édition du Festival al-Bustan, un temps clair mais au froid piquant. Une salle comble, remplie d'un public fidélisé, a applaudi à tout rompre la prestation de l'Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Paolo Olmi. Avec aussi, à l'avant-scène, la présence du jeune ténor  Szalbocs Brickner, détenteur du prix de la reine Élisabeth de Belgique 2008. Au menu, soigneusement concocté pour cette soirée inaugurale célébrant la vie et ses surprises, des pages choisies reflétant tous les revirements et impondérables d'une destinée humaine...
De la douceur de Mozart à la légèreté et rire d'Offenbach, en passant par les mélodies fluides de Donizetti, la gravité de Verdi et Puccini, le tragique de Ciléa et la soyeuse majesté de Rossini, la musique, tout en ondes sonores contrastées, avait toutes les ressources et l'énergie des joies et chagrins de la vie...
Premières mesures, toutes en notes pimpantes et fraîches, avec l'ouverture des Noces de Figaro du génie de Salzbourg.
Tons plus graves et tendus avec le chant d'Idamante, interprété avec une grâce juvénile par le jeune ténor, dans Idoménée de Mozart, pour l'élue de son cœur. Mais aussi fureur du jeune homme devant un père obnubilé par la clémence des dieux, plus que touché par la dévotion filiale... Deux facettes mozartiennes presque inédites où la passion a des couleurs marquées...
Enchaînement avec l'ouverture de Don Pasquale de Donizetti. Charme des grandes mélodies sinueuses où l'opéra bouffe a de grands éclats vifs, colorés, chargés de lumière et d'azur. Plus passionnés sont les extraits de Nemorino, jeune paysan naïf, dans L'elixir d'amour, toujours de Donizetti. On retient surtout ce bijou d'air Una furtiva lagrima, (re)connu de tous les bel cantistes et qui va droit au cœur de tous les mélomanes...Et que le jeune chanteur restitue dans une remarquable ferveur émotionnelle vocale, mais sans présence scénique !
Petit entracte et reprise avec la fougueuse et splendide ouverture de La forza del destino de Verdi. Grandes phrases impétueuses où la vie est un impressionnant fleuve, mugissant et houleux...
Plus dramatique encore est cette aria de Macbeth, toujours  de Verdi. La vengeance a, ici, des ombres effrayantes, teintées de sang et de haine...
Solitude, désarroi et  mélancolie avec ce délicat prélude (acte 3) du Manon Lescaut de Puccini. Encore plus dramatique est cette Arlésienne échappée à Alphonse Daudet et que Francesco Ciléa enserre dans une partition subtilement nuancée. Notamment ce passage E la solita storia où Frederico lance un véhément cri d'amour. Et c'est à ce moment que le jeune ténor Szabolcs Brickner, au charme certain et à la voix envoûtante (une voix que l'âge n'a pas toutefois encore patinée), s'éveille à son talent d'expression scénique... Il restitue cet extrait dans tout son brio et son intensité dramatique avec le double talent de chanteur et de comédien...
Fabuleuse narration musicale avec la majestueuse ouverture de Sémiramis de Gioacchino Rossini, le plus génial des orchestrateurs. Impérieuse, impériale, ondoyante, fluide, limpide, spectaculaire est cette ouverture à la gloire de la mythique reine de Babylone. Une œuvre inspirée de Voltaire et un des derniers écrits lyriques du génie de Pesaro, dont l'hypnotique ouverture reste d'une immortelle et captivante beauté sonore...
Pour conclure, dans l'humour, la joie, le rire, la drôlerie et la poésie, ce badin extrait d' Il était une fois tiré des Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach. Là aussi, le talent de ténor et l'esprit espiègle de comédien de Brickner ont fait des étincelles, tout en reléguant aux oubliettes les accents français (à la hongroise !) généreusement écorchés...
Une retentissante salve d'applaudissements par un public conquis suit les dernières mesures. Révérence des musiciens.
Plusieurs rappels avec de vibrantes et insistantes salves d'ovations, mais les artistes sont inflexibles et intraitables : il n'y aura pas de bis !
À Beit Méry, pour l'ouverture de la XVIe édition du Festival al-Bustan, un temps clair mais au froid piquant. Une salle comble, remplie d'un public fidélisé, a applaudi à tout rompre la prestation de l'Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Paolo Olmi. Avec aussi, à l'avant-scène, la présence du jeune...
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