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Économie - Émirats

Les travailleurs asiatiques victimes de la crise à Dubaï

Les travailleurs asiatiques qui ont érigé les gratte-ciel de Dubaï sont devenus les dernières victimes de la crise financière, leurs employeurs manquant de chantiers et de financements.
Pendant les années de boom, Dubaï a agi comme un aimant sur la main-d'œuvre asiatique plus ou moins qualifiée, tant les besoins étaient grands.
Ce fut le cas d'Arnold, un Philippin de 26 ans, embauché par une fabrique d'aluminium deux mois après son arrivée à Dubaï l'été dernier. Mais il a été licencié avec six autres de la fabrique qui avait 15 ouvriers.
« Je reste à Dubaï pour chercher un autre emploi », dit-il, notant que la baisse sur la demande d'aluminium consécutive au ralentissement du secteur du bâtiment explique son licenciement.
Les six années de boom de l'immobilier avaient stimulé les activités des sous-traitants de toutes sortes, qui ont massivement recruté en Asie.
La population des Émirats arabes unis a atteint, selon des estimations, 6,4 millions de personnes en 2007, avec juste 14 % de nationaux, mais la crise est en train d'inverser la tendance avec le départ de nombreux étrangers.
« La crise est plus grave aux Philippines, nous n'avons pas d'avenir là-bas et c'est pour cela que nous cherchons un travail à mi-temps, n'importe quoi », ajoute Arnold qui était accompagné de deux de ses amis également licenciés.
Christopher, à Dubaï depuis neuf mois, était soudeur le jour et serveur la nuit. Avec sa femme, employée dans un café, ils envoyaient 500 dirhams (136 dollars) par mois à leurs deux enfants restés aux Philippines.
Comme Arnold, il n'avait jamais obtenu de permis de travail.
La situation n'est pas non plus rose pour les travailleurs qui ont ce permis et dont beaucoup ont été priés de prendre des congés sans solde.
« Quelque 200 jardiniers ont été virés de notre compagnie » qui a 10 000 employés, raconte un Indien en train de planter des fleurs dans les jardins d'un élégant ensemble de bureaux.
« Ils ont dit que la compagnie n'a plus de travail et plus assez d'argent », dit cet ouvrier sous le regard de deux de ses camarades qui restent silencieux.
« Nous nous attendons à perdre nos emplois », ajoute ce jardinier qui gagne 500 dirhams par mois pour 48 heures de travail par semaine et qui regrette d'avoir payé, il y a deux ans, en Inde 2 725 dollars pour venir à Dubaï.
Murukesan, un Indien employé dans une compagnie de nettoyage, indique que son employeur a demandé à une partie de son personnel de rentrer dans leur pays pour quatre mois de congé sans solde.
« Ils ont dit : "Ne revenez pas avant qu'on vous rappelle" », dit-il.
Certains employeurs semblent vouloir ainsi éviter de payer des indemnités prévues par la loi du travail, soit 21 jours de salaire pour chaque année durant les cinq premiers ans et un mois de salaire par an au-delà de 5 ans.
Pour l'attaché social de l'ambassade du Bangladesh, Monir al-Zaman, c'est une façon de « contourner la loi ». « Les indemnités doivent être réglées en cas de licenciement », a-t-il déclaré, sans pouvoir estimer le nombre de ses compatriotes licenciés. En décembre, Khalfan al-Kaabi, membre du conseil d'administration de la Chambre de commerce d'Abou Dhabi, avait prédit que jusqu'à 45 % des travailleurs du bâtiment, dans les Émirats, pourront perdre leur emploi si des projets sont reportés ou annulés, ce qui est le cas.
Pendant les années de boom, Dubaï a agi comme un aimant sur la main-d'œuvre asiatique plus ou moins qualifiée, tant les besoins étaient grands.Ce fut le cas d'Arnold, un Philippin de 26 ans, embauché par une fabrique d'aluminium deux mois après son arrivée à Dubaï l'été dernier. Mais il a été...

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