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Hommage à Hariri avant l'inauguration du tribunal à La Haye

Le Liban commémore samedi l'assassinat il y a quatre ans de son ancien Premier ministre Rafic Hariri, deux semaines avant l'ouverture à La Haye du tribunal international chargé d'identifier et punir ses meurtriers.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), dont les travaux doivent commencer le 1er mars, a reçu jeudi le soutien du président américain Barack Obama "pour que les responsables de cet horrible crime et de ceux qui ont suivi soient traduits en justice".

Riche homme d'affaires devenu opposant à la tutelle de la Syrie au Liban, Rafic Hariri a été tué, avec 22 autres personnes, dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth le 14 février 2005.

La majorité parlementaire, issue des législatives organisées quelques mois après l'assassinat, a appelé à une participation massive pour ce grand rassemblement qui se tient chaque année dans le centre-ville de Beyrouth.

"Le tribunal international rendra justice à tout le monde", lit-on sur les affiches accrochées dans les rues et où figure la photo de M. Hariri ainsi que celle de plusieurs personnalités, assassinées par la suite.

"Malgré ceux qui doutent de ce tribunal et pensent qu'il s'agit d'un instrument politique, cela ne changera rien car le tribunal est devenu une réalité", a affirmé à l'AFP Moustapha Allouche, membre du bloc parlementaire menée par Saad Hariri, fils de Rafic et l'un des piliers de la majorité.

Celle-ci accuse la Syrie d'avoir commandité l'assassinat de Rafic Hariri ainsi que les autres meurtres, mais Damas, qui a exercé une tutelle pendant 29 ans sur son voisin avant d'en retirer ses troupes après le meurtre, nie toute implication.

La Syrie, dont les relations avec les États-Unis se sont détériorées depuis l'invasion de l'Irak en 2003, accuse de son côté Washington, qui soutient la majorité, d'utiliser le tribunal comme un moyen de pression.

Ses alliés au Liban, notamment le Hezbollah, réclament eux de la "transparence".

"Nous voulons que l'enquête et le tribunal ne soient pas politisés car toute instrumentalisation portera atteinte à la crédibilité de cette instance", a déclaré à l'AFP Hassan Hoballah, un député du Hezbollah.

Par ailleurs, la minorité parlementaire menée par le Hezbollah accuse la majorité d'utiliser le rassemblement de samedi comme un "meeting électoral" en prévision des législatives de juin.

L'allié du Hezbollah, le chrétien Michel Aoun, a récemment estimé que l'assassinat de Hariri était devenu une affaire "rentable au niveau électoral" pour la majorité.

"Le rassemblement de samedi fera office de référendum électoral pour la majorité", a estimé Oussama Safa, directeur du Centre libanais pour les études politiques.

"Leur capacité à mobiliser les gens devrait se traduire dans les urnes", a-t-il ajouté à l'AFP.

La majorité a déjà prévenu que si elle perdait les élections, elle ne participerait pas à un gouvernement d'union nationale conduit par le Hezbollah.

Selon M. Safa, ce cas de figure pourrait gêner les travaux du tribunal, qui comprend notamment quatre juges libanais.

"Si la minorité, qui a exprimé des réserves concernant le tribunal, remporte les élections, elle pourrait entraver le travail du tribunal, notamment au niveau de la coopération du ministère de la Justice et des informations fournies à cette instance".

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), dont les travaux doivent commencer le 1er mars, a reçu jeudi le soutien du président américain Barack Obama "pour que les responsables de cet horrible crime et de ceux qui ont suivi soient traduits en justice".
Riche homme d'affaires devenu opposant à la tutelle de la Syrie au Liban, Rafic Hariri a...