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Culture - Exposition

L’onirisme baroque de Haroutioun Hagopian

Entre images chocs (ou chocs des images) et vagabondages de l'imaginaire, le peintre arménien Haroutioun Hagopian livre, en une quarantaine de toiles, un onirisme baroque aux contrastes saisissants.
Ayant pour écrin les cimaises du Centre d'art de l'Université Haïgazian, trente-huit toiles (de dimensions diverses avec une propension pour les grands formats !) de Haroutioun Hagopian offrent les mouvances d'un monde insolite où des images échappées à toutes les strates de l'histoire, absolument de tous crins, se télescopent, en toute charmante et grave fantaisie...
Fantaisie des rêves, de la culture, des voyages, de l'inconscient, des couleurs, des silhouettes, de l'architecture, de la faune, de la flore, de tout ce que la mémoire engrange en l'espace d'une vie...
Monde bigarré et mystérieux d'où émerge une esthétique singulière et moderne pour une expression picturale parfois crue, parfois adoucie par un ingénieux mélange de couleurs acides et tendres, et un sens certain de faire fusionner des atmosphères détonantes.
Rencontre avec un peintre né en 1962 à Gymri (Arménie) et qui a sillonné déjà la planète, et regard sur une inspiration qui sort des sentiers battus...
La barbe fournie et bien taillée, le tee-shirt rouge vif sur une chemise à carreaux, les cheveux à ras de tête et le regard bleu de porcelaine, Haroutioun Hagopian, dont l'œuvre se rapproche de celle de Vahram sans en avoir toutefois l'unité et la cohésion de ton et d'harmonie, parle surtout, dans la langue du pays de Sayat Nova, de « la philosophie des contrastes » qui régit son œuvre picturale.
Symbolisme d'un monde où l'histoire et ses ondes se répercutent en force à travers un dôme florentin, la silhouette d'un tyran ou d'un héros des époques anciennes, un clavier au pied d'une montagne, des zèbres fessus qui gambadent autour d'une madame Chrysanthème, le Christ trahi par le baiser de Judas entre Jérusalem avec ses étagements de construction et un monolithe new-yorkais, sans oublier le squelette en arêtes d'un poisson ou un chien de Paul Klee en coin de l'immense tableau...

Une fenêtre sur l'univers
De la cathédrale Notre-Dame de Paris aux tours des châteaux Hohenzollern, en passant par la cinglante vision ecclésiastique d'un Bacon, les anges messagers de la Renaissance ou le hiératisme d'une statue de nu féminin, la peinture de Hagopian reste une fenêtre, à la vue un peu désordonnée, sur l'univers...
Les huiles aux tons lisses et soyeux sont un parfait rappel à un monde sans stridence ni crissement. Si certaines toiles ont de l'éclat et sont admirablement maîtrisées, d'autres restent plus exploratoires et presque à l'état d'épreuves pour une recherche plus aboutie. Entre sens du ludique et gravité de témoigner des faits marquants de l'histoire, c'est ainsi que s'exprime cette narration picturale conciliant, sans états d'âme, tous les points cardinaux du monde.
Mais il est évident que certaines toiles interpellent le visiteur tant par la passion qui les habite que par le foisonnement surchargé de détails qui les hante...
Ayant pour écrin les cimaises du Centre d'art de l'Université Haïgazian, trente-huit toiles (de dimensions diverses avec une propension pour les grands formats !) de Haroutioun Hagopian offrent les mouvances d'un monde insolite où des images échappées à toutes les strates de l'histoire, absolument de tous crins, se télescopent,...

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